Le cas Bardet, une prise de conscience
L’Union cycliste internationale (UCI) a adopté un protocole pour mettre la commotion cérébrale hors jeu
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11 mars 2021 à 21:01
Cyclisme » La chute spectaculaire de Romain Bardet lors du Tour de France 2020 et les conditions du diagnostic ont relancé le débat dans le milieu cycliste. Afin que la commotion ne soit plus une fatalité, l’UCI a mis en place un protocole tout neuf, applicable à toutes les courses depuis cette saison. Le mal, sournois, exige en effet une détection rapide et une prise en charge médicale adaptée.
L’objectif de Xavier Bigard, directeur médical de l’UCI et cheville ouvrière de ce protocole, est de déceler les commotions et d’assurer leur traçabilité dans la traumatologie du cyclisme. Le professeur affirme: «Nous espérons une meilleure prise de conscience des lésions neurologiques intervenant lors d’accidents. Ainsi, l’UCI réalisera un historique de ces incidents tout au long de la carrière des coureurs, un suivi avec les mesures préventives qui s’imposent.»
Course contre la montre
Toutes les disciplines du cyclisme ne sont pas à égalité en matière d’accès au coureur blessé. Le texte les englobe cependant toutes: route, piste, VTT, BMX freestyle, cyclocross, trial et cyclisme en salle. En raison de leurs spécificités, certaines spécialités ne facilitent pas les prises en charge rapides des commotions.
Or, le protocole souligne l’intérêt de la rapidité d’accès au coureur blessé et son évacuation, la pose d’un diagnostic et une décision rapide (retrait de la course ou réintégration). Le service médical auquel est signalé l’incident, procède à un test d’orientation (temps, espace et équilibre). Cet examen est renouvelé le lendemain matin. Le coureur victime d’une commotion cérébrale est placé en repos complet pendant 48 heures au maximum. Son retour à la compétition s’effectue après une semaine d’arrêt au minimum (deux semaines pour les juniors).
Obligation de formation
L’UCI recommande en outre la formation des entraîneurs, des directeurs sportifs, des mécaniciens et des coureurs à la reconnaissance des signes de commotion cérébrale. Ces acteurs sont souvent les témoins directs de la chute de l’athlète. Ils sont aptes à repérer les symptômes suspects de commotion les plus courants (perte d’équilibre, maux de tête, problèmes d’élocution, troubles de la vision, etc.) Mais auront-ils le temps de se former en cours de saison? Xavier Bigard se montre optimiste: «Nos réflexions ont porté sur les outils de formation et la rédaction de «fiches réflexes» disponibles dans les équipes, dans les voitures, destinées à rappeler les signes d’alerte et la sollicitation du service médical de course.»
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