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Cyclisme

La région a vibré pour le Tour de France

La Veveyse, la Gruyère, le Pays d’En-Haut puis le Chablais, le week-end des Romands a été rythmé par la Grande Boucle. Et certains supporters sont venus de très loin pour ne pas rater le passage du peloton


11 juillet 2022 à 04:01

Tour de France » «Il y a plus de camping-cars que de coureurs!» Depuis jeudi dernier, le col des Mosses est pris d’assaut et cela fait sourire les bénévoles qui s’occupent du parking de la station vaudoise qui a vécu le passage du Tour de France hier (lire ci-dessous). Il y a des curieux de la région qui en profitent pour poser leurs (gros) baluchons sur roue le temps d’un week-end prolongé à la montagne, mais aussi des voyageurs d’ailleurs, parfois même de très loin. L’Alpe d’Huez a son virage des Néerlandais, la montée vers le col des Mosses a son coin réservé aux Allemands, celui des Polonais ou ceux des différents fan-clubs des formations françaises. Plus proche de la station, Arthur Stokkenes s’affaire à décorer le bord de la route et les panneaux de signalisation de drapeaux norvégiens. Avec sa femme Hilde Karin, ils avaient prévu de faire les deux premières étapes danoises avant de rentrer tranquillement chez eux, à deux heures au nord de Bergen, «mais une demi-heure seulement en ferry», sourit Arthur. Car oui la Norvège est ainsi faite qu’aller d’une presqu’île à l’autre est plus rapide par la voie des mers.

Mais le programme a changé et voilà ce couple sur les routes du Tour de France. «C’était pour me faire plaisir, explique Hilde Karin. Je suis accro au vélo et au ski.» A force de la voir sauter devant sa télé, Arthur a proposé d’aller, pour la première fois, sur le Tour de France. «Après les deux étapes au Danemark, j’ai dit à ma femme: allez on y va.» Pourtant mordue de cyclisme, elle a hésité: «Nous n’avons pas la climatisation dans le camping-car. Avec les chaleurs annoncées, j’avais peur pour le chien.» Mais Teddy, leur berger écossais, se porte à merveille. «Nous aimerions aller jusqu’à Paris, ce serait le clou de notre voyage, mais ça dépendra essentiellement de lui», souligne Arthur Stokkenes.

Faire partie de quelque chose

Loin de la furia néerlandaise, des fumigènes des fans de Thibaut Pinot ou des Américains déguisés, les Stokkenes sont tranquillement installés pour boire leur café en ce dimanche matin encore bien paisible. «Nous sommes en vacances et prenons un jour après l’autre, explique Hilde Karin. Pour choisir où nous nous arrêtons, je regarde le profil de l’étape sur le site du Tour de France, je prends un nom qui me plaît, on le rentre dans le GPS et c’est parti!» Chauffeur de poids lourds de métier, son mari ne fait pas cas des kilomètres. «Cela reste nos vacances, donc nous allons tranquillement, assure-t-il. Parfois nous ne respectons pas le plan de route. Hier (samedi, ndlr) par exemple, il était deux heures du matin quand j’ai dit stop et nous nous sommes arrêtés non loin du départ de l’étape.»

«C’est un peu notre Carnaval de Rio à nous»
Arthur Stokkenes

Amateurs de cyclisme depuis les exploits de Dag Otto Lauriten dans les années 80 et 90, ils n’ont jamais décroché. «Notre favori est Sven Erik Bystrøm (de l’équipe Intermarché-Wanty, ndlr), il vient d’un village à une heure de chez nous, s’exclame Hilde Karin. Quand Thor Hushovd gagnait tout, j’étais folle de lui. Mais on les aime tous pareil.»

En l’espace d’une semaine, ils en sont à leur troisième pays et autant dire qu’ils ont été conquis par la Suisse. «Au Danemark, c’était gros, l’ambiance était assez folle. Mais ici, c’est spécial, assure Arthur. Nous avons eu l’impression que tout le pays était en mouvement. Les Suisses ne sont pas seulement dans la rue à côté de vous, mais donnent l’impression que l’on fait tous partie de quelque chose.» Cette première escapade sur les routes du Tour de France donne évidemment déjà un goût de reviens-y. «L’expérience est géniale», s’exclame Hilde Karin. Et son mari d’oser la comparaison: «C’est un peu notre Carnaval de Rio à nous… Enfin, je n’y suis jamais allé, mais j’imagine.» Il éclate de rire.

Si les cyclistes profiteront de la journée de repos d’aujourd’hui pour se reposer, Hilde Karin et Arthur Sokkenes découvriront la région. Au menu, un passage obligatoire à Gruyères et un arrêt tout aussi important par la case fondue.

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