Mecque du ski et du snowboard freeride, Verbier veut devenir la référence mondiale pour les e-VTT
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23 juin 2021 à 22:08
VTT électrique, Olivier Grossrieder » Qui n’a pas encore cédé aux sirènes du VTT électrique? Ou essayé une fois? Qui n’a pas entendu des amis vanter les mérites de leur nouvelle monture assistée? Ou alors aperçu son voisin rouler des mécaniques tout sourire sur sa dernière acquisition? Aujourd’hui, le VTT électrique est partout. «Tout le monde s’arrache ces vélos. Il y a des retards de livraison, des ruptures de stock…», confirme Emile Lavoie, responsable communication de l’E-Bike Festival de Verbier, qui a dû s’employer pour s’assurer un stock suffisant de vélos pour la manifestation qui se tiendra à la mi-août.
«Les stations ne peuvent pas vivre en se concentrant uniquement sur l’hiver»
Emile Lavoie
Si la station valaisanne fait autant d’efforts et consacre une importante partie de son budget estival à son festival, c’est qu’elle a décidé d’en faire une priorité. «Nous avons su développer le Freeride World Tour pour faire de Verbier la capitale mondiale du freeride en hiver. On veut faire pareil avec le VTT électrique en été», annonce clairement le Québécois établi en Suisse depuis trois ans. Une forte détermination née d’un constat que beaucoup ont fait ces dernières années. «Les stations ne peuvent pas vivre en se concentrant uniquement sur l’hiver», résume Emile Lavoie.
Verbier veut pousser l’e-bike au maximum. La station s’est notamment associée avec une entreprise électrique de la région pour proposer plusieurs bornes électriques afin de pouvoir recharger sa batterie en pleine montagne. «Le VTT électrique permet d’aller là où les jambes ne peuvent plus suivre, image joliment José Carron, guide VTT dans le val de Bagnes. Le but est vraiment d’intégrer tout le monde. Chacun peut régler le moteur selon ses besoins. Il n’est pas nécessaire d’aller rouler avec quelqu’un qui a le même niveau que soi. C’est là tout l’intérêt de l’assistance électrique.»
Pour «valoriser la région» et «ouvrir la montagne à tout le monde», la station valaisanne compte beaucoup sur son E-Bike Festival, appelé à devenir «le plus grand au monde», et ses E-Bike Week-Ends. Randonnées gourmandes, défi de 100 km, challenges techniques, circuits découverte: il y en a pour tous les goûts.
L’afflux de cyclistes pourrait toutefois vite créer des problèmes de cohabitation avec les autres habitués de la montagne. «C’est l’une des craintes», avoue José Carron, qui en appelle au bon sens. «Tout séparer et interdire ne serait pas très judicieux. Il vaut mieux informer et mettre en avant la notion de respect. Si un site est très fréquenté, il faut proposer des chemins séparés. Dans tous les autres cas, la priorité va aux marcheurs.»
En retard sur l’Autriche et sur les Grisons, qui ont plus rapidement développé leurs offres estivales, la Romandie s’est réveillée. En se profilant sur l’électrique, Verbier a réussi à combler son timide démarrage. Aujourd’hui, il s’est même imposé comme une référence au niveau mondial, où le VTT électrique n’est pas aussi répandu que sur le continent européen.
«Les stations nous contactent pour intégrer le circuit World Tour que l’on a créé, dévoile Emile Lavoie. Le Festival n’a que trois ans, mais il s’est déjà bien développé avec Flachau en Autriche, qui a dû annuler son étape à cause du Covid, et Tignes/Val d’Isère en France qui nous ont rejoints. La prochaine étape est d’agrandir la ligue élite. Le VTT électrique a le vent en poupe partout. L’Amérique du Nord, l’Asie et le Moyen-Orient ont envie de nous rejoindre!» De là à écrire que le VTT électrique n’a pas de limites…
Les Fribourgeois veulent se développer
Pas aussi avancées que Verbier, les stations fribourgeoises ne restent pas les bras croisés. Un projet commun est d’ailleurs sur la table pour l’année prochaine.
«A Vounetz, on aperçoit chaque jour des dizaines de VTT électriques. Leur développement est exponentiel!» Le boom des e-bikes n’a évidemment pas échappé à Claude Gendre, directeur de Télécharmey. La station gruérienne veut surfer sur la vague. Elle organise tout ce week-end un festival e-bike. Elle développe aussi ses itinéraires. «Nous avons beaucoup de chemins blancs ou 4x4 qui sont parfaits pour la pratique du VTT électrique», se réjouit encore Claude Gendre. La Berra, elle, s’est profilée comme station de descendeurs, mais elle n’oublie pas les adeptes de l’électrique. «Nous n’avons pas de parcours officiellement balisés, mais les VTT électriques sont déjà là», a pu constater Bruno Sturny, le directeur de la station rochoise, qui ne reste pas les bras croisés. «Le VTT électrique est l’une de nos deux priorités avec les nouvelles pistes de descente. Nous allons installer prochainement des bornes de recharge au Brand. Nous discutons aussi avec les stations de Charmey, du Lac-Noir et du Jaun pour un circuit commun avec balisage. Cela dépendra des autorisations, mais j’espère que nous serons prêts pour l’année prochaine», ajoute Bruno Sturny. Au Lac-Noir, Adolf Kaeser et son équipe mettent en avant le VTT «depuis une bonne quinzaine d’années»: «A Planfayon, nous avons un bike club très engagé. Nous avons développé des trails et un bike park», rappelle le directeur de l’office du tourisme singinois. Sentant le e-bike «pousser fort», il cherche à développer l’offre actuelle. «Nous sommes en train d’analyser les nombreux chemins qu’offre notre région. L’idée est de proposer une carte très détaillée qui donne des informations précises aux gens qui viennent se balader au Lac-Noir», explique Adolf Kaeser, qui en profite pour mettre en garde les nouveaux adeptes de VTT électrique. «A la montée, c’est sympa, mais il faut un minimum de pratique avant de se lancer dans la montagne, sinon les descentes peuvent vite se révéler dangereuses…» FR
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