La Jumbo-Visma peut réaliser un exploit aussi inédit qu’attendu à la Vuelta

Cyclisme » L’exploit serait inédit davantage que surprenant. Jamais encore une équipe n’a remporté le classement général des trois grands tours du cyclisme, lors de la même année, en 73 occasions. Une statistique qui pourrait évoluer cette saison, puisque après avoir triomphé sur le Giro avec Primoz Roglic et sur le Tour de France avec Jonas Vingegaard, la Jumbo-Visma se présente dès ce samedi sur la Vuelta avec ses deux fers de lance, entourés d’une armada formée pour gagner. L’exploit s’annonce réaliste, carrément attendu. Comment expliquer un tel succès?

L’exploit est-il une formalité?

Selon l’ancien professionnel Daniel Atienza, Roglic et Vingegaard ont tous les deux 35% de chance de remporter l’épreuve. «Les 30% restants, je les divise entre le Belge Remco Evenepoel et une surprise, qui pourrait être incarnée par le jeune Espagnol Juan Ayuso ou par l’expérimenté Geraint Thomas.» Deuxième du Tour d’Espagne 1996, le Vaudois Laurent Dufaux partage cet avis: «La Jumbo arrive avec une équipe aussi qualitative qu’expérimentée, sur un parcours qui se prête à merveille aux caractéristiques de ses deux leaders, avec plusieurs arrivées en côte et des montées sèches.»

«Si Vingegaard arrive dans la forme qu’il affichait en juillet, il gagnera sur une jambe. Mais j’en doute»
Daniel Atienza

Cette édition très montagneuse pourrait effectivement compromettre les chances du vainqueur sortant, Evenepoel. «Si Vingegaard arrive dans la forme qu’il affichait en juillet, il gagnera sur une jambe, image Daniel Atienza. Mais j’en doute, il a axé sa saison uniquement sur la grande boucle et n’a ainsi bénéficié que d’une brève préparation pour l’Espagne.» Au contraire d’un Roglic parfaitement en jambes, en atteste sa victoire sur le Tour de Burgos avec deux étapes à la clé.

Parmi les éventuels trouble-fêtes, citons encore le Portugais João Almeida (3^e du Giro 2023) ou l’Espagnol Enric Mas (2^e de la Vuelta 2022).

Pourquoi la Jumbo-Visma est-elle si forte?

Le budget important (27 millions d’euros) de la formation néerlandaise ne peut expliquer à lui seul un tel succès. De l’argent, il y en a aussi ailleurs, même davantage chez Ineos (50 millions) ou UAE (35 millions). «La Jumbo gagne, mais elle n’écrase pas la concurrence, rappelle Daniel Atienza. Roglic a remporté le Giro d’un rien, au bout du suspense. De la même manière, malgré l’écart finalement important, la victoire de Vingegaard sur Pogacar en France s’est jouée sur des détails.»