Dans le brouillard le plus total

Cyclisme » Etre dans le brouillard devrait être de bon augure pour Danilo Wyss, lui qui a remporté la médaille d’argent ce week-end lors des championnats de Suisse dans la purée de pois thurgovienne. Pourtant, l’incertitude liée à son avenir assombrit le tableau d’une saison somme toute réussie. Un exercice 2020 entrecoupé par la pandémie, avec ces bulles sanitaires et ces courses qui s’enchaînent. Le Staviacois avait d’ailleurs été dans les premiers à devoir faire face au Covid-19, c’était en mars lors du Tour des Emirats arabes unis quand tous les coureurs avaient été placés en quarantaine dans un hôtel après qu’un athlète avait présenté des symptômes.

Une fin de tour passée en isolement

Plus que la pandémie mondiale, c’est une autre épée de Damoclès qui a été toute la saison au-dessus de la tête de Danilo Wyss. Sans sponsor repreneur, son équipe – NTT pro cycling – devrait selon toute vraisemblance abandonner sa licence World Tour à la fin de l’année. Pour le Fribourgeois, cela signifie de devoir trouver une nouvelle formation, s’il entend prolonger sa carrière. «Dès le printemps dernier, je savais que NTT allait arrêter, j’étais au courant de la situation toute l’année, souffle-t-il. Oui, j’ai des contacts, mais il y a tellement de coureurs sur le marché (plusieurs autres formations arrêtent aussi, ndlr) que c’est très compliqué. Ce d’autant plus que les effectifs des équipes tendent à diminuer.»

Une dernière boucle

Danilo Wyss se donne encore deux semaines pour arrêter sa décision de continuer ou non sa carrière de cycliste professionnel. «Cette incertitude a été extrêmement pesante ces derniers mois. C’est difficile d’aller de l’avant avec de nouveaux projets personnels pour préparer la suite alors que tu sais que cela pourrait aussi très bien continuer, admet-il. Je vais creuser toutes les pistes, mais il faudra prendre une décision à un moment donné.» Sans équipe après le retrait d’IAM Cycling à la fin de l’année 2016, Simon Pellaud avait fait le pas de retrait en Continental Pro (deuxième division) pour rebondir aujourd’hui et impressionner son monde. Le Valaisan avait à l’époque 24 ans. Aujourd’hui, Danilo Wyss en a 35. «J’ai une famille aussi… Cela ne sert à rien de tirer en longueur et de chercher à tout prix à continuer, explique ce dernier. Il y a des équipes Continental Pro qui tiennent la route, mais la demande est très grande, et l’échelon plus bas (Continental) est davantage un tremplin pour les jeunes. Dans ce cas, je préférerais rouler pour le plaisir.»