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Cyclisme

Pascal Richard. «Après le vélo il y a une autre vie!»

Président du comité de l’étape de Châtel-Saint-Denis, Pascal Richard retrouve le monde du cyclisme

Pascal Richard, champion olympique et double vainqueur du tour de Romandie, préside le comité d'organisation local du tour de Romandie qui passera par Châtel-St-Denis le 28 avrilrégine gapany/Régine Gapany

Raphaël Kadishi

Raphaël Kadishi

28 avril 2023 à 01:23

Cyclisme » C’est le grand jour pour Châtel-Saint-Denis. Le chef-lieu veveysan vivra toute la journée au rythme du Tour de Romandie (lire ci-dessous). Au centre de tout cela, le président du comité d’organisation. Un homme que les plus de 30 ans connaissent. Champion olympique en 1996, double vainqueur du Tour de Romandie, le palmarès de Pascal Richard, puisque c’est de lui qu’il s’agit, est complété par un Liège-Bastogne-Liège, un Tour de Lombardie ou encore deux étapes sur le Tour de France.

Mais voilà, après sa retraite prise en 2000, le Vaudois d’aujourd’hui 59 ans a pris du recul avec le milieu. Il n’a pas rejoint une équipe comme directeur sportif ni la télévision en tant que consultant. Il est repassé dans l’ombre. Quelques cyclocross dans la région, quelques apparitions par-ci par-là, loin des caméras, avant de retrouver la lumière des projecteurs lors de ce Tour de Romandie.

Qu’est-ce que cela fait de vous retrouver sur le devant de la scène?

«J’ai dû me faire un nouveau nom, celui de l’entrepreneur, pas celui du champion»
Pascal Richard

Pascal Richard: Après le vélo il y a une autre vie! Cela fait maintenant vingt ans que je suis dans l’architecture. Quand on sort du système, cela devient difficilement compatible de tout faire. Se mettre dans l’ombre, cela signifie accepter de faire autre chose que du vélo alors que cela a été une grande partie de ma vie. Les gens critiquent souvent les cyclistes de ne savoir faire que ça, de ne pas quitter le milieu parce qu’ils ne savent rien faire d’autre. Je trouve cela mal placé, car c’est leur passion et ils le font bien.

Pourquoi avoir fait ce pas de retrait?

Parce que je voulais changer, voir autre chose dans la vie. C’est un reproche que l’on m’a fait aussi de quitter le milieu sans qu’on entende plus parler de moi. Au départ, c’est difficile, parce qu’il y a un rythme à reprendre. Il m’a fallu bien quatre ans, mais au final cela passe vite. Je pense avoir bien manœuvré ce virage professionnel, qui n’était pas un choix, mais une continuité. J’ai repris ce que je faisais avant de devenir cycliste pro. Passer professionnel, d’ailleurs n’a jamais été une conviction profonde, un but en soi. J’avais les capacités et je suis passé dans le peloton mondial comme ça.

Apprentissage, cyclocross, cyclisme puis vie professionnelle avant 
de revenir au cyclocross il y a quelques années, c’est une boucle en fait…

Je ne le vois pas ainsi. C’est une suite d’événements, une continuité. On me demande par contre ce que je fous là sur les courses de cyclocross (rires). C’est simple: mon petit-fils! Je me retrouve en lui comme quand j’étais gamin: tu aimes le vélo, tu fais du vélo. Rien à faire de qui j’ai été ou de qui je suis, juste le plaisir.

Justement, cela ne vous embête 
pas d’être souvent réduit à l’étiquette 
de «champion olympique»?

«Les gens critiquent souvent les cyclistes de ne savoir faire que ça»
Pascal Richard

Un moment oui. Quand j’ai entamé ma deuxième carrière, celle d’architecte, je voulais avancer, évoluer dans ce nouveau milieu et chaque fois on me rappelait ce titre de 1996. Sauf que je n’étais pas face aux gens pour cela, mais pour le travail. Cela m’a presque porté préjudice, car j’ai dû me faire un nouveau nom, celui de l’entrepreneur, pas celui du champion.

Quel regard portez-vous 
sur le cyclisme actuel?

Je me régale à regarder les courses! J’entends des critiques quant aux évolutions technologiques, mais c’est bien que cela s’améliore. Cela déplaît aux anciens, mais je crois que chaque génération a ses vieux ronchons (rires). Au final, ce sont des détails qui changent, il y a toujours deux roues, des freins, une selle, une potence…

Pourquoi avoir accepté la proposition de Châtel-Saint-Denis de prendre 
l’organisation de cette étape?

Au début je ne devais pas être président! Aussi, je me voyais mal refuser. J’ai un très bon comité et cela me permet de rencontrer des gens de la région où j’habite depuis 15 ans, de me rapprocher de la commune aussi.

Cela signe-t-il votre retour 
dans le milieu du cyclisme?

Si tu fais le pas pour sortir du milieu, ce n’est pas pour revenir ensuite. Rejoindre une équipe ou devenir consultant, c’est trop tard, je n’ai plus les compétences. Je sais analyser, je connais pas mal de trucs encore, mais il faut savoir faire la part des choses. Ce qui ne m’empêche pas de participer à des repas de soutien, d’aider les jeunes financièrement. Je ne me suis jamais senti obligé de le faire, j’ai par contre un devoir envers le cyclisme, celui de lui rendre un peu de ce qu’il m’a offert.


Un chrono pour Puncheur à Châtel-Saint-Denis

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