Olympic. un dernier bénéfice pour Philippe de Gottrau avant de partir

Basketball » Fribourg Olympic a un nouveau président. Après dix années couronnées de succès, Philippe de Gottrau a cédé son poste à Pascal Joye, un informaticien de 55 ans qui occupait jusqu’ici la fonction de vice-président du club fribourgeois. Effectué mardi soir dans l’auditoire du bâtiment de Groupe E lors de l’assemblée générale du champion de Suisse, le passage de témoin s’est fait dans la bonne humeur.

Ces dernières années, Fribourg Olympic n’a pas d’égal sur les parquets. Dans les coulisses, le club cumule aussi les bons résultats avec un… neuvième bénéfice consécutif! Arrivé en 2013 dans un club au bord du précipice qui traînait une dette de plus de 350'000 francs, Philippe de Gottrau le quitte, dix ans plus tard, en laissant une fortune de 74'000 francs. «Je voulais offrir les meilleures conditions possibles à mon successeur», lâche le médecin, qui, submergé par les émotions, a dû interrompre à plusieurs reprises son discours d’adieu.

Malgré une dernière aventure européenne onéreuse (plus de 115'000 francs) et la spectaculaire augmentation des charges liées à la première équipe en raison des nombreux changements effectués en cours de saison (950'000 francs), Fribourg Olympic a pu dégager un bénéfice de 27'000 francs. La fin de saison en apothéose et la dissolution des provisions pour la Coupe d’Europe ont permis ce joli résultat financier. «A moins de disputer la Ligue des champions, la Coupe d’Europe ne rapporte rien. Elle nous coûte au contraire. Mais nous avions fait des réserves et en plus, nous sommes toujours prudents au moment de faire notre budget. Les demi-finales et l’éventuelle finale des play-off ne sont pas comptabilisées», rappelle Philippe de Gottrau.

«Nous avons désormais 2,6 équivalents plein-temps qui travaillent à la gestion opérationnelle»
Philippe de Gottrau

Non content d’avoir consolidé les comptes du club, le président sortant a aussi renforcé la cellule administrative. «Nous avons désormais 2,6 équivalents plein-temps qui travaillent à la gestion opérationnelle», se réjouit celui qui a été élu président d’honneur.

Constatant que le sponsoring est en perte de vitesse (–17% par rapport au budget), Fribourg Olympic s’est fixé pour objectif d’augmenter le nombre de supporters dans la salle Saint-Léonard. «Lors de la saison écoulée, nous avons pu compter sur une centaine de personnes en plus à chaque match pour atteindre les 1500 spectateurs de moyenne. La vente d’abonnements marche bien. A un mois de la reprise, nous avons dépassé les 450, contre 390 à la fin de la saison passée. Ce sont de petits pas, mais c’est réjouissant. On veut vraiment faire venir encore plus de monde à la salle», explique Corentin Reynaud, manager général du club. Une nouvelle identité visuelle a été créée pour renforcer l’identification au club avec cette volonté de rassembler les gens autour du Fribourg Olympic. Le club n’a d’ailleurs pas oublié de valoriser ses «hommes de l’ombre». Claude Descloux (responsable sponsoring), René Müller (ancien responsable des finances, remplacé par Claude Longchamp) et Marcel Bulliard (speaker) ont tous reçu le statut de membre d’honneur du Fribourg Olympic.

Avec des chiffres aussi brillants, Olympic pourrait s’enflammer. Le quintuple champion de Suisse en titre préfère la prudence. Cependant qu’une société anonyme a été créée afin de «donner un socle structurel et organisationnel» au club, la masse salariale de la première équipe a été abaissée de près de 200 000 francs. «Nous avons un étranger de moins et deux joueurs majeurs ont été remplacés par des jeunes», compare Pascal Joye. Qui ne renonce pas à toute ambition: «La Coupe d’Europe représente un investissement à long terme. Stratégiquement, une participation régulière est importante pour le club qui se fait un point d’honneur de représenter la Suisse sur la scène européenne.» Pour poursuivre sur cette lancée, le nouveau président pourra compter sur un comité reconduit et renforcé par Ambros Binz, élu comme directeur technique, ainsi que par Dominique Currat en charge de l’Académie et de la relève. Le nouveau président va chercher à renforcer encore la structure: «J’aime le dicton qui dit que si quelqu’un n’a pas tout donné, c’est qu’il n’a rien donné. En tant que président, c’est mon rôle d’aller chercher ces gens-là!»