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Olympic, «le choix de la logique»

Inscrit à l’Université de Fribourg, le meneur tessinois Yuri Solcà, 19 ans, a fait d’une pierre, deux coups


2 juin 2020 à 00:06

Basketball » En offrant à Yuri Solcà un contrat de trois ans, Olympic a fait le choix de l’avenir. En quittant Vevey Riviera où il avait terminé la saison 2019-2020 qui elle-même a connu l’issue abrupte que l’on sait, en raison de ce que l’on sait, le Tessinois de 19 ans a fait celui «de la logique», dit-il, «parce que je vais commencer l’université à Fribourg en septembre prochain». L’occasion fait le larron. A la salle Saint-Léonard, le futur étudiant en management aura la lourde tâche de remplacer Jérémy Jaunin, parti chez les Lions de Genève, au poste de meneur No 2.

Qui sera le distributeur titulaire? La question est encore ouverte (lire ci-après). Elle ne hante pas les nuits de Yuri Solcà. «J’ai discuté avec le coach (Petar Aleksic, ndlr), qui m’a dit qu’il y aurait quelqu’un devant moi. Qui que ce soit, je devrai me battre pour faire ma place.» Et d’ajouter, amusé, dans un français plus que correct: «De toute façon, je n’aime pas quand c’est trop facile. Petit, je faisais une heure de train tous les matins pour aller à l’école à Bellinzone. Je me réveillais à 6 h et me couchais tard, les journées étaient longues, mais cela ne m’a jamais dérangé.»

Vacallo et Massagno

Tout le monde ne connaît pas Yuri Solcà (188 cm, poste 1-2). Formé à Vacallo, où ses parents supporters du HC Ambri-Piotta habitent encore, puis à Massagno, club avec lequel il a été sacré champion de Suisse M20 l’an passé, celui qui s’appelle Yuri en l’honneur d’un ancien hockeyeur léventin («peut-être Yuri Leonov, je ne suis pas sûr…») s’est fait un nom l’été passé sous le maillot de l’équipe nationale A. Sélectionné alors même qu’il n’avait pas encore mis les pieds sur un parquet de ligue A (SB League), «ou seulement 2 ou 3  minutes lorsque j’avais 16 ans, mais rien de très important», le p’tit nouveau a vite pris le pouls du haut niveau. En inscrivant 9 points lors du match décisif contre l’Islande, le 21 août à Montreux, n’a-t-il pas permis aux hommes de Gianluca Barilari d’écrire l’une des plus belles pages du basket helvétique?

«De toute façon, je n’aime pas quand c’est trop facile»

Yuri Solca

«C’était incroyable, assurément mon plus beau souvenir à ce jour. J’étais le gars que personne ne connaissait, et voilà qu’en face de moi, à l’entraînement, je devais défendre contre Jonathan Kazadi ou Roberto Kovac!», souffle-t-il au bout du fil. «J’étais heureux. Oui, oui, j’étais heureux, répète-t-il comme pour s’en persuader. Mais aussi très nerveux. Il a fallu que je prouve que je méritais d’être là, mais tout le monde a été très sympa avec moi et m’a donné des conseils.»

Opération de la hanche

L’histoire de Yuri Solcà, héros un peu malgré lui, est d’autant plus singulière que le Tessinois, aussi doué et prometteur soit-il, revenait alors de nulle part: une opération de la hanche couplée à des problèmes aux genoux l’avait tenu éloigné des terrains pendant deux ans et demi. Ce qui, entre 16 et 18 ans, au sortir de l’adolescence, aurait pu être rédhibitoire. «Ce n’était pas évident tous les jours mais, d’un autre côté, ces blessures m’ont montré quelles parties de mon corps je devais travailler et renforcer», explique le néo-Fribourgeois, qui investira le vestiaire de Saint-Léonard en août prochain, mais qui aurait pu le faire 12 mois plus tôt déjà. Après avoir battu campagne sous les drapeaux. «Andrej Stimac (alors entraîneur-assistant d’Olympic et de l’équipe de Suisse, ndlr) était venu me parler, mais j’avais dans l’idée de partir aux Etats-Unis», précise-t-il.

Son projet américain n’ayant pas abouti, Yuri Solcà a commencé le dernier exercice à Massagno, aux côtés des frères Mladjan et de Slobodan Miljanic notamment, avant de profiter de la fenêtre de janvier pour demander à être transféré sur la Riviera vaudoise. «J’ai lu que j’avais quitté Massagno parce que je n’étais pas content de mon temps de jeu, lâche le meneur, soucieux de mettre les points sur les «i». Ce n’est pas vrai. C’est parce que j’allais m’inscrire à l’Université de Fribourg et que je voulais améliorer mon français que je suis parti.» Une pierre, deux coups. Yuri Solcà n’a plus de temps à perdre.


«Comme Dusan, il a cet instinct de tueur»

Petar Aleksic évoque l’arrivée de Yuri Solcà mais aussi la difficulté à remodeler son effectif.

Nous avions quitté l’entraîneur d’Olympic le 13  mars dernier, au lendemain de l’annonce faite par Swiss Basketball d’interrompre puis d’annuler la saison en cours. Nous le retrouvons deux mois et demi plus tard, affairé autour de sa maison, qu’il ne cesse de bricoler. Autre construction en cours: celle de l’effectif appelé à commencer le championnat de SB League 2020-2021, effectif qui a déjà vu Jérémy Jaunin et Natan Jurkovitz filer chez les Lions de Genève. Comme Andrej Stimac.

«J’ai perdu deux soldats avec lesquels j’ai gagné tant et tant de titres, lâche Petar Aleksic. J’aurais voulu les garder tous les deux. Je suis triste mais pas en colère, parce qu’il me reste mon système.» Et de marteler: «Un ou deux joueurs, et même un entraîneur, ne permettent pas de soulever des trophées. La clé est et sera toujours l’équipe.» Le coach helvético-monténégrin prend le départ de son ancien bras droit, Andrej Stimac, avec philosophie aussi. «L’an passé déjà, il aurait pu rejoindre Genève, rappelle-t-il. Je lui souhaite le meilleur. J’ai essayé de l’aider comme j’ai pu, je crois l’avoir fait. Il est prêt.»

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