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Basketball

Olympic laisse filer «sa» Coupe

Battus à l’ultime seconde par les Lions de Genève, les Fribourgeois repartent de Montreux les mains vides


15 mars 2021 à 02:01

SBL Cup » Depuis le début de la saison, Fribourg Olympic évolue un ton en dessous des Lions de Genève. Déjà battus deux fois en championnat, les Fribourgeois ont encore mordu la poussière samedi à Montreux en demi-finale de la SBL Cup. D’un rien cette fois-ci. Petar Aleksic et ses hommes se sont inclinés 57-55 sur une inspiration genevoise de génie à une seconde de la fin (lire Coup par coup, ndlr). La défaite est d’autant plus frustrante pour les Fribourgeois qu’ils ont longtemps joué une partition de haut vol avant de craquer dans le dernier quart d’heure.

Comme toujours lorsqu’un match se joue sur des détails, les regrets sont nombreux: un ballon perdu bêtement, une faute technique au (très) mauvais moment, des lancers francs manqués (10 au total, dont 6 dans le dernier quart!) ou un shoot facile raté. «Il fallait tenir jusqu’au bout et nous n’en avons pas été capables…» regrette Arnaud Cotture. Si Olympic est reparti de Montreux avec les mains vides, il ne doit pas tout remettre en question. La défense, d’un niveau exceptionnel samedi, offre une base solide aux Fribourgeois, qui doivent absolument progresser dans trois domaines s’ils entendent remporter l’un des deux derniers titres mis en jeu cette saison.

1. Mieux répartir les responsabilités

Annoncé très incertain (coup de bluff?), Barnette était bien présent samedi à Montreux. L’Américain était même omniprésent. Auteur de 7 des 9 premiers points fribourgeois, Barnette (20 unités au final) a terminé sur les rotules. Jackson dans un jour sans (1/13 aux tirs!), aucun Fribourgeois n’a su prendre le match à son compte. Et le banc est pour l’heure trop tendre pour assumer des matches avec un tel enjeu. «J’ai misé sur mes joueurs les plus expérimentés», se défend Petar Aleksic, qui n’a pas trouvé le relais espéré chez ses joueurs suisses, Cotture, Gravet, Zinn et Hart restant muets en deuxième mi-temps… Or, cette saison plus que par le passé, Olympic a vraiment besoin de tout son monde pour gagner les gros matches.

2. Pallier le manque de créativité offensive

Si, cette année, Olympic manque globalement d’adresse, aux lancers francs (10/20 samedi) comme à longue distance (5/21), il souffre surtout d’une faible créativité. L’équipe est composée majoritairement de joueurs de rôle, non dénués de qualité pour autant, pour peu qu’ils reçoivent la balle dans de bonnes conditions. Pour compenser cette faiblesse, les Fribourgeois doivent absolument accélérer leurs attaques et donc travailler leur jeu de passes. «Nous avions envie de bien faire, mais à un moment donné, nous n’avons pas su faire vivre le ballon. Notre jeu est devenu très statique. Le ballon est resté cantonné sur un demi ou un tiers de terrain. On ne peut pas vivre avec une telle stratégie», analyse Arnaud Cotture.

3. Travailler et grandir au niveau mental

Des neuf joueurs vainqueurs de la SBL Cup 2020, seul Boris Mbala figure encore dans l’effectif fribourgeois. Un constat qui rappelle qu’Olympic est une équipe en construction. Si des progrès se font sentir dans le jeu, le mental nécessite encore du temps pour se développer. «J’espérais que mon équipe joue avec plus de courage», avoue Petar Aleksic, un va-t-en-guerre qui aimerait tant s’appuyer sur une horde de guerriers. Or, ces derniers se font rares dans les rangs fribourgeois.

Pas habitués à avoir des rôles majeurs dans des équipes de pointe durant leurs carrières, les supposés leaders ne le sont pas (encore?). Quand Genève lutte possession après possession sans jamais paniquer, Olympic cogite après chaque tir raté ou chaque ballon perdu. «Nous étions très concentrés en défense, où nous avons bien contrôlé Sabeckis, Ivanov ou Kovac, mais quand nous égarons trois ballons de suite dans le 3e quart, nous perdons le fil (seulement 5 points inscrits entre la 25e et la 36e minute, de 31-39 à 47-44, ndlr)», déplore encore Petar Aleksic. Arnaud Cotture veut croire que son équipe travaille dans la bonne direction. Ce que le récent succès à Massagno et la courte défaite de samedi contre Genève tendent à confirmer. «Après une telle défaite, il est difficile de voir du positif, avoue l’ailier, mais je pense qu’on fait des bonnes choses. Notamment à l’entraînement. Mais il faut le montrer sur le terrain.» Olympic en aura l’occasion dans dix jours en Bulgarie lors de son 8e de finale de la Coupe d’Europe FIBA. Le prochain grand rendez-vous des Fribourgeois.


COMMENTAIRE
Olympic de retour sur terre


Fribourg Olympic ne fera pas une nouvelle razzia. Après avoir quasiment tout raflé au cours des trois dernières saisons (six titres gagnés sur les sept mis en jeu), les Fribourgeois ont cédé un de leurs biens ce week-end. La défaite subie en demi-finale de la SBL Cup contre les Lions de Genève est regrettable – car il y avait mieux à faire – mais aucunement honteuse. Tout juste vient-elle rappeler la nouvelle réalité du basket suisse: longtemps sur son nuage, Olympic est de retour sur terre. S’agit-il d’un atterrissage en douceur pour mieux redécoller dans quelques semaines? Ou d’une chute plus violente qui nécessitera une longue reconstruction? Il est trop tôt pour le dire.

En embuscade en championnat, qualifié pour les demi-finales de la Coupe de Suisse, engagé sur la scène européenne, Olympic bénéficie encore de nombreuses occasions de laisser son empreinte sur cette saison. Avec un effectif bien plus jeune que la concurrence, l’équipe fribourgeoise, grandement remaniée au cours de l’été passé, a l’avenir devant elle. Mais le sport vit dans le présent.

S’il veut figurer au palmarès 2021, Olympic, qui possède indéniablement une (grosse) marge de progression, doit travailler fort, encore plus qu’aujourd’hui. Avec Petar Aleksic aux commandes, les Fribourgeois vont transpirer. Reste à savoir s’ils seront capables de laisser leurs tripes sur le terrain tout en gardant la tête froide 40 minutes durant. Pour l’heure, le compte n’est pas bon. Il manque trop souvent ou l’un ou l’autre. FR


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