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Le dilemme de Petar Aleksic

L’entraîneur d’Olympic n’a pas son pareil pour tirer le meilleur de ses joueurs. Rempilera-t-il ou pas?

Fribourg Olympic, arrivée à St-Leonard après leurs titre contre les Lions de Genève Photo Lib / Charly Rappo, Fribourg, 08.06.2019Charly Rappo

François Tardin

François Tardin

11 juin 2019 à 02:10

Basketball » Déjà, le champagne a coulé sur le parquet de la salle du Pommier, devenu collant, mais joueurs et dirigeants du Fribourg Olympic continuent de fêter leur 18e titre de champion de Suisse, le deuxième d’affilée, tout en s’acquittant de leurs obligations médiatiques. Une question brûle les lèvres de la majorité des journalistes: Petar Aleksic (50 ans) restera-t-il ou non? Voici deux mois, Philippe de Gottrau, faisant fi de l’avis de certains membres de son comité, a proposé à son entraîneur de prolonger l’aventure, commencée en commun un beau jour d’été 2013. Comme les autres, le président fribourgeois est aujourd’hui dans l’expectative: «Je suis serein, prêt aux deux possibilités car il y a déjà un plan B. Bien sûr, mon cœur et ma raison espèrent qu’il ne partira pas. D’un autre côté, au vu de ce qu’il a apporté à Fribourg (7 trophées notamment, ndlr), Petar mériterait une équipe qui peut mettre encore plus ses qualités en valeur.»

Petar Aleksic se donne jusqu’à mercredi pour prendre sa décision


Allemagne et Belgique

L’enjeu d’une fin de saison haute en couleur est aussi celui-là: Aleksic, qui aurait reçu des offres de Belgique et d’Allemagne, preuve que pour lui aussi, la Ligue des champions fut une vitrine, continuera-t-il à rimer avec Olympic? Samedi soir encore, entre une accolade et deux selfies, le technicien helvético-monténégrin se donnait jusqu’à mercredi midi pour prendre sa décision. Et d’ajouter, visiblement torturé par ce qui semble être un dilemme pour lui: «A Fribourg, je suis content avec certaines choses, moins avec d’autres. C’est du 50-50.» Petar Aleksic essuie son front ruisselant puis, d’un air grave, presque solennel, crache le morceau, conscient qu’il en a «peut-être trop dit»: «Je resterai probablement en Suisse, et ce pour une raison principale: la famille. Je viens d’acheter une maison et il me faut encore un an pour la mettre en état. Surtout, mon épouse travaille aussi à 100% et mes deux garçons de 14 et 12 ans ont encore besoin de leur père.»

Substantifique moelle

Il ne s’agit pas là de dresser une colonne des «pour» et une autre des «contre», mais de rappeler le travail que Petar Aleksic a accompli depuis son arrivée à Saint-Léonard. Plus que ses résultats, qui parlent pour lui, le quinquagénaire n’a pas son pareil pour tirer le meilleur de son contingent. «Il le dit très justement, reprend Philippe de Gottrau, nous sommes une équipe composée essentiellement de joueurs sous-estimés, et c’est ce qui fait notre force. Parce que nous voulons montrer à ceux qui sont peut-être surévalués que nous pouvons être aussi bons voire meilleurs qu’eux.» Petar Aleksic ou la substantifique moelle.

«Combien de fois ai-je entendu: untel n’a pas ci, untel manque de ça. Mais si quelqu’un prend du temps pour toi, tout le monde peut progresser. Quand je vois la manière avec laquelle Jérémy (Jaunin) et Natan (Jurkovitz) ont terminé la rencontre (ils ont marqué deux paniers décisifs dans la dernière minute, samedi, ndlr), cela me remplit de joie et de fierté. Nous avons accueilli beaucoup de joueurs qui sont arrivés déçus. D’autres ont dû faire le poing dans leur poche, car je suis un entraîneur spécial, qui ne met pas toujours les meilleurs sur le terrain. Mais ce titre, c’est bien la preuve que le talent ne fait pas tout. Seule l’équipe compte.»

Le vernis parfois rugueux se craquelle et laisse entrevoir un homme à fleur de peau, comme il sait l’être parfois. Avant de monter dans le car qui le ramènera à Fribourg, Petar Aleksic tient encore à «remercier le président Philippe de Gottrau pour la confiance placée en moi, mes assistants et l’ensemble du staff technique, les joueurs et, bien sûr, ma femme et mes enfants, qui ont consenti de nombreux sacrifices.» Ce titre n’est pas le sien, confie-t-il encore. «Je le dédicace à François Barras», ancien vice-président d’Olympic décédé en mars. La famille est au complet. La quittera-t-il seulement un jour?

Lire aussi » Jaunin: «Nous avons eu les Lions à l’usure (9.06.2019)

SB League
Finale des play-off (au meilleur des cinq manches). Acte III:

Genève - FR Olympic 77-79 (39-32)
(série: 0-3)

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