La qualification au bout du suspense

Basketball » Les larmes ont coulé sur le parquet de Saint-Léonard. Des larmes de joie d’abord, celles de la meneuse d’Elfic Fribourg Aleksandra Kroselj en particulier. «Quand la sirène a retenti, tout est remonté d’un coup et je n’ai pu m’empêcher de pleurer», sourit la Slovène, qui a terminé la rencontre sur les rotules mais avec l’immense satisfaction du devoir accompli. Battues et abattues, les joueuses de Tenerife aussi ont quitté la salle les yeux rougis, preuve que cette qualification pour le 1er tour des play-off de l’EuroCup FIBA leur tenait également à cœur.

«Quand la sirène a retenti, tout est remonté d’un coup et je n’ai pu m’empêcher de pleurer»
Aleksandra Kroselj

Si l’émotion était à son comble, hier, c’est que l’enjeu de cette sixième et dernière journée de la phase préliminaire était grand, comme il l’est souvent quand le deuxième accueille le troisième et que le troisième peut encore passer devant. Autrement dit: pour les elfes comme pour leurs visiteuses d’un soir, la victoire était impérative, ne serait-ce que pour ne pas avoir à faire des comptes d’apothicaires toujours compliqués, les quatre meilleurs troisièmes des six groupes de chaque conférence obtenant le fameux sésame eux aussi. Dauphines de Bourges dans une poule G relevée, les Fribourgeoises n’ont pas eu à attendre le verdict de la calculette. Ce qui ne veut pas dire qu’elles n’ont pas tremblé, elles qui ont été poussées à disputer une prolongation de tous les dangers (82-78).

Force de caractère

«J’ai aimé notre deuxième et notre troisième quart, mais j’ai aussi aimé notre prolongation. Je connais beaucoup d’équipes qui se seraient effondrées mentalement. Pas nous. Nous avons fait les bons choix au bon moment. Cela montre notre force de caractère», analyse Romain Gaspoz, l’entraîneur d’un Elfic Fribourg que l’on aurait pu penser cuit au beurre à l’attaque du temps supplémentaire. Mais qui a trouvé les vitamines – Marielle Giroud en est une – pour finir par s’imposer grâce, notamment, au sang-froid de la Valaisanne au lancer franc, puis à mi-distance.

De la vitesse

Rembobinons le film d’un match qui a moins tenu par sa qualité technique que par son suspense. Face à des Canariennes plus mastoc que mobiles, même si le raccourci est trop facile, Elfic Fribourg a décidé de jouer sur sa vitesse. Les meneuses de Tenerife étaient rapides aussi? C’est vrai. Mais plutôt frustes et, surtout, passablement gênées aux entournures lorsque Aleksandra Kroselj et Nancy Fora décidèrent de les serrer de plus près. Deux points de Kroselj par-ci, une interception de Fora assortie de deux nouveaux points de Kroselj par-là: c’est bien grâce à la pression de leurs deux arrières mais aussi à l’adresse à moitié retrouvée de la Belge Laure Devos que les championnes de Suisse ont pris le large pour compter jusqu’à 19 longueurs d’avance (27e, 45-26).