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Natan Jurkovitz. «Jamais je ne me suis senti ridicule»

Avant Suisse-Serbie, Natan Jurkovitz évoque ses débuts confinés mais trépidants en Israël

Switzerland's Natan Jurkovitz, right, and Finland's Alexander Madsen in action during the FIBA Eurobasket 2021 qualifier match between Switzerland and Finland, in Fribourg, Switzerland, Sunday, February 23, 2020. (KEYSTONE/Peter Klaunzer)PETER KLAUNZER/KEYSTONE

26 novembre 2020 à 20:50

Temps de lecture : 1 min

Basketball » Le retour au bercail a été bref. A peine Natan Jurkovitz a-t-il pu dire bonjour à sa mère, qui est allée le chercher dimanche à l’aéroport de Zurich, et passer un peu de temps en famille qu’il sautait dans un nouvel avion. Direction la ville finlandaise d’Espoo, que l’équipe de Suisse a rejointe lundi soir déjà. Et où elle affrontera la Serbie samedi après-midi (15 h) puis la Géorgie deux jours plus tard pour le compte des éliminatoires de l’Eurobasket 2022.

Fidèle à lui-même, le nouveau joueur de l’Hapoël Beer-Sheva croit dur comme fer en un exploit, deux pourquoi pas (lire ci-après). Et si la situation sanitaire lui pèse forcément, elle n’a en rien altéré sa bonne humeur ni cette espèce d’assurance espiègle qui le caractérisaient déjà lorsqu’il portait haut les couleurs du Fribourg Olympic, club qu’il a quitté au printemps dernier pour vivre, via une courte halte à Genève, une première expérience à l’étranger.

Amendes salées

«Je suis en forme, et même très en forme, pour la simple et bonne raison qu’en Israël, je n’ai aucune tentation, sourit-il. Il n’y a aucun ami qui m’appelle et me dit: «Viens Natan, on va manger ensemble!» Je suis seul, je fais mes courses moi-même, je choisis ma nourriture moi-même, je cuisine moi-même.» La mer Morte, Jérusalem et son Mur des Lamentations attendront. «J’ai envie de voir plein de choses, soupire le Villarois de 25 ans. Surtout, j’ai envie de voir les fans, parce qu’ils sont un peu fous. Les matches se déroulent à huis clos, mais on peut les entendre chanter derrière la porte. Qu’est-ce que ce sera quand la situation redeviendra normale? J’ai hâte!»

Pour l’heure, point de folies. La sécurité prime. «Il n’y a pas eu de cas positifs dans notre équipe. Mais parce que la Ligue ne veut absolument pas que le championnat s’arrête, chaque joueur a reçu un cahier des charges à suivre à la lettre. Il y est notamment écrit que nous devons rester à la maison. Même si les restaurants et les commerces non alimentaires ont rouvert leurs portes, «self quarantaine» obligatoire. Sous peine, en cas de dénonciation, de se voir infliger une amende de 30’000 shekels (l’équivalent de 8’200 francs, ndlr).»

Guilis guilis interdits

S’il s’accommode du confinement, Natan Jurkovitz raffole du basket israélien. «On y prône un jeu très rapide: c’est contre-attaque, contre-attaque et encore contre-attaque. Ce style me convient, mais il me conviendrait encore mieux si je pouvais jouer en 3.» Comprenez le poste 3, à l’aile, où le coach Petar Aleksic le titularisait le plus souvent, alors que l’entraîneur de Beer-Sheva l’utilise davantage en 4. Au contact des gros dans la raquette, guilis guilis interdits. «Je dois adopter un état d’esprit différent, compare Natan Jurkovitz, 2m02 sous la toise. En 3, j’ai toujours un avantage physique sur mon défenseur, alors que là… Je me retrouve à affronter des gens plus grands et plus lourds que moi! Et comme ils sont souvent hyperathlétiques, ils ne sont pas forcément moins rapides.»

L’international suisse ne se plaint pas: il savait où il mettait les pieds. «Pour l’entraîneur, c’est clair: je suis un 4. Mais un 4 très extérieur et qui endosse beaucoup de responsabilités. Souvent d’ailleurs, j’agis comme un deuxième distributeur: le meneur me passe la balle et je dois faire les bons choix pour continuer le système. Défensivement, c’est plus difficile, mais ça commence à venir.»

Efforts d’intégration

Petit à petit, l’albatros Natan Jurkovitz et ses 2m11 d’envergure fait son nid. Après quatre matches de championnat (3 victoires pour 1 défaite), le Fribourgeois n’a pas à rougir de ses performances, lui qui émarge à 5 points, 3 rebonds et 2 passes décisives de moyenne pour un temps de jeu de 13 minutes. C’est mieux dans la Ligue des Balkans (9 points et 4 rebonds en 21 minutes), compétition «amicale» à laquelle Beer-Sheva et nombre de clubs israéliens se sont inscrits pour continuer à jouer et à s’entraîner malgré le confinement.

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