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Basketball

Chad Timberlake prend la porte

Mécontents des performances de leur meneur américain, les dirigeants du Fribourg Olympic l’ont licencié


14 février 2019 à 02:01

Basketball » La fin de l’histoire entre Fribourg Olympic et Chad Timberlake était devenue inéluctable. La méforme physique et les piètres performances sportives du meneur américain (35 ans) ont fini par lasser l’entraîneur Petar Aleksic et les dirigeants fribourgeois, qui se sont résolus à lui annoncer hier son licenciement. «Il s’agit de mon pire jour à la tête du Fribourg Olympic. Depuis mon arrivée (en 2013, ndlr), je n’avais encore jamais eu à prendre une telle décision. Mais être chef, c’est oser être impopulaire», a commenté Philippe de Gottrau, un président très affecté, lors d’une conférence de presse convoquée dans l’urgence hier soir.

Après avoir été l’un des artisans du triplé de 2018, le capitaine d’Olympic n’a jamais retrouvé son niveau. Plus que sa prise de poids (il a été pesé à 7 kg au-dessus de son poids de forme) et ses errances sur le terrain, où il a affiché ses lacunes, notamment défensives, Timberlake paie son attitude jugée trop négative par son coach et ses dirigeants. «Malgré nos très nombreux avertissements, il ne s’est jamais remis en question et n’a pas montré la moindre réaction. Il n’a pas non plus accepté d’avoir un rôle moins en vue. Tout cela amenait beaucoup de négativité dans le vestiaire», regrette Petar Aleksic.

Un drôle de timing

Tendue depuis des semaines et même plusieurs mois, la situation s’est dégradée lundi. Après une longue et véhémente discussion, Timberlake a été suspendu à l’interne avant d’être officiellement licencié hier. «Comme nous avons l’habitude de le faire avec chaque joueur en difficulté, nous avons essayé d’inverser la tendance, assure Philippe de Gottrau. Mladjan n’était pas au mieux en début de saison et il a su réagir. Pas Chad…»

Plus que l’annonce, c’est le timing qui interpelle. Est-il bien judicieux de se séparer d’un étranger, qui plus est de son capitaine, à quatre jours d’une demi-finale de Coupe de Suisse contre Lugano? «Il n’y a jamais de bon moment. Le faire pendant la Ligue des champions n’aurait pas été bon, juste après la demi-finale, gagnée ou perdue, non plus», estime le directeur sportif Alain Dénervaud.

Une faiblesse à la mène

Avec l’arrivée quasi simultanée, mais nullement liée de Tim Derksen (lire ci-dessous), Olympic pourra toujours compter sur quatre renforts étrangers dans les semaines à venir. «Nous voulons gagner des titres. Mais nous avions l’impression que dans la composition actuelle, cela allait être compliqué», juge encore Alain Dénervaud.

Si le licenciement d’un capitaine n’a rien d’anodin pour un vestiaire, celui d’Olympic compte suffisamment de leaders – à commencer par Babacar Touré, désigné nouveau capitaine – pour s’en remettre. Le départ de Timberlake laisse par contre un vide dans l’effectif fribourgeois, où il n’y a désormais plus que Jérémy Jaunin comme «vrai» meneur de jeu. Le Genevois a prouvé qu’il était fiable et qu’il avait les épaules assez larges pour porter l’équipe sur une courte période. Sur le long terme et lors des matches à enjeu, cela paraît toutefois compliqué. «Nous allons trouver des solutions, promet Petar Aleksic. Justin Roberson a souvent joué meneur ces dernières semaines.»

En comparaison avec la concurrence, Olympic risque de souffrir à ce poste clé. L’engagement d’un cinquième étranger d’ici le début des play-off pourrait venir combler cette relative faiblesse. «Tout est ouvert», assurent les dirigeants fribourgeois qui, après un début de semaine aussi éprouvant, se gardent bien de tirer trop de plans sur la comète.


 

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