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Philippe de Gottrau tire sa révérence. «C’était un cadeau extraordinaire!»

A 64 ans et après dix ans à la présidence du Fribourg Olympic, Philippe de Gottrau s'arrête. Interview

Avec 14 titres en 10 ans et des finances plus saines que jamais, Philippe de Gottrau peut partir de Fribourg Olympic avec le sourire. © Alain Wicht

29 août 2023 à 14:40

Temps de lecture : 1 min

Basketball » Dix ans tout pile! C’est le temps qu’aura passé Philippe de Gottrau à la tête du Fribourg Olympic. A bientôt 64 ans, le médecin a décidé de laisser sa place. Son successeur – Pascal Joye – sera intronisé mardi prochain lors de l’assemblée générale du club fribourgeois. Avant de passer le flambeau, le Sarinois nous a accueillis en fin de semaine dernière chez lui, dans son jardin, à l’ombre d’un énorme hêtre rouge plus que centenaire, «pour prendre l’apéro» et revenir sur dix saisons riches en émotions. Dix saisons aux cours desquelles Olympic a tout raflé, ou presque. Mais plus que les 14 trophées récoltés et les belles aventures européennes, Philippe de Gottrau se réjouit d’avoir «amélioré la pérennité du club», qu’il avait repris dans un sale état en 2013. Dix ans plus tard, le quintuple champion de Suisse se porte comme un charme. Prêt à régner encore de longues années sur le basket suisse.

Alors, cette fois c’est décidé. Vous arrêtez?

Oui. Je ne réalise pas encore, mais dix ans, c’est long… C’est passionnant aussi, mais dans une structure bénévole comme Olympic, c’est usant. En tant que président, vous êtes le chef d’orchestre. Il n’y a pas de pause. L’esprit est sans cesse sollicité. Depuis que j’ai pris la décision d’arrêter, j’ai senti mes épaules se relever (sourire).

Dans quel état d’esprit quittez-vous le club?

A bientôt 64 ans, j’en ai fait le tour. Je pars surtout en ayant encore faim. Le repas a été excellent, mais je ne suis pas repu ou dégoûté. Lors de la dernière assemblée du club, j’avais parlé de The Last Dance (la dernière danse, référence au documentaire sur la dernière saison – victorieuse – de Michael Jordan avec les Chicago Bulls, ndlr). J’étais donc prêt à partir. Notre dernier titre a été comme la cerise sur le gâteau. Le seul bémol a été la réaction de Petar (Aleksic, fâché par la proposition du club de poursuivre pour une seule année, ndlr). J’ai été son principal soutien durant dix ans, mais avec lui, il n’y a jamais de demi-mesure. C’est noir ou blanc. Or, je ne voulais pas imposer Petar à mon successeur.

Il y a dix ans, vous aviez dit que devenir président était «un choix d’amour, pas de raison». Avez-vous des regrets?

Non, je ne regrette rien! J’aurais sans doute hésité un peu plus si j’avais eu une connaissance plus précise de la situation. Mais finalement, on se renforce en affrontant les problèmes. La dette du club a grimpé jusqu’à 370 000 francs, mais aujourd’hui, le club possède une fortune de 60 000 francs. J’ai géré ce club comme un ménage, qui a désormais une petite réserve au cas où… C’est assez rare dans les clubs sportifs, où tout le bénéfice est souvent réinvesti dans l’effectif suivant.

Vous en êtes forcément fier…

Oui quand même. Nous avons pu ravaler la dette grâce aux donateurs et aux bons exercices. Plus que les 14 trophées remportés, c’est d’avoir pu œuvrer pour la pérennité du club qui me rend heureux. Aujourd’hui, nous avons une bonne organisation, qui sera renforcée pour la saison à venir, mais tout cela reste encore fragile.

Durant vos dix ans à la tête du club, vous avez souvent répété vos quatre valeurs: Fribourg, formation, modestie et excellence. Un programme réussi sur toute la ligne, ou presque.

Pour Fribourg et excellence, il n’y a pas grand-chose à ajouter. Au niveau de la formation, on a fait progresser des joueurs, lancé des jeunes et des entraîneurs aussi, mais à cause de nos ambitions européennes, nous n’avons pas poussé autant de jeunes que nous le souhaitions. Et pour la modestie, je crois que nous n’avons jamais mis tous nos titres en avant, ni clamé que nous voulions tout rafler. Je disais simplement que le but était de gagner le plus de matches, et surtout le dernier! (sourire)

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