Logo

Basketball

Après les affaires, Swiss Basketball veut changer les mentalités et positiver

Lors d’une conférence fleuve, la Fédération a dévoilé sa politique sportive et une quantité de projets

Basketball: CP de Swissbasket avec divers intervenants Lehmann, Coudrey, Rudez Photo Lib / Charly Rappo, Fribourg, 27.06.2023Charly Rappo/Charly Rappo / La Liberté

28 juin 2023 à 00:54

Basketball » Le basket suisse souffre d’un déficit d’image certain. La mise à l’écart de Sébastien Clivaz, le meilleur arbitre du pays, la suspension à titre provisoire de Robbi Gubitosa, l’entraîneur de Massagno, les relégations volontaires de Boncourt et Swiss Central, deux clubs de l’élite, les piètres résultats des équipes nationales, seniors et jeunesses, l’abandon du mandat de directeur par le président fraîchement élu: la liste des «affaires» est longue.

Pourtant, ce mardi au siège de la Fédération suisse, au cours d’une conférence de presse fleuve qui a duré pas moins de deux heures, Erik Lehmann, secrétaire général de Swiss Basketball, Hervé Coudray, directeur technique national, et Ivan Rudez, coach du Centre national, ont tenu à positiver.

«Il y a beaucoup de bonnes choses dans le basket suisse», assure Hervé Coudray, entré en fonction en janvier dernier. «On veut tous aider la Suisse à progresser», insiste Ivan Rudez. Erik Lehmann promet de se battre. «C’est parfois démoralisant, mais on ne va pas démissionner. Mon travail à la Fédé, c’est ma vie. Nous n’avons pas de résultats concrets à mettre en avant, mais recevoir l’organisation de la Coupe du monde des moins de 19 ans est une très grosse marque de confiance de la part de la FIBA», se réjouit l’ancien entraîneur d’Hélios, qui, avec les membres de la Fédération, a défini plusieurs axes de travail.

 

1. Elargir la base en créant des écoles

«J’ai un esprit assez cartésien. Si on augmente le nombre de licenciés, on va développer davantage de bons joueurs et donc aider le basket suisse à progresser», explique Erik Lehmann, qui a son idée pour parvenir à ses fins. «Le talent naît partout. Il est important de ne pas le rater. Comme les clubs sont saturés et les salles aussi: il faut créer de nouvelles écoles de mini-basket. Grâce à Swiss Olympic, nous avons touché 470’000 francs pour ce projet lors de la répartition du paquet de revalorisation (post-Covid, ndlr).»

«Le talent naît partout. Il est important de ne pas le rater»
Erik Lehmann

La mise en pratique s’annonce moins évidente. Qui va s’occuper de ces nouvelles équipes? Où les implanter? Comment les gérer? Pour convaincre, Erik Lehmann prend un exemple local. «On peut imaginer dans un village comme Arconciel trouver un moment de libre à midi entre une heure de gym et une autre de twirling-bâton. Au début, nous pourrions demander à des parents de gérer ces entraînements», lâche-t-il.

 

2. Mieux encadrer les talents et les garder

Le projet de Swiss Basket comporte aussi un soutien accru aux associations. «Nous voulons amener des cadres techniques dans diverses régions afin de mieux encadrer les coaches et les joueurs», dévoile encore Erik Lehmann en annonçant, au passage, une prochaine augmentation des licences. «Cela nous permettra d’avoir un relais dans chaque région», se réjouit d’ores et déjà Hervé Coudray. La tranche d’âge visée? «Les U12 et les U14. Il faut faire plus et faire mieux avec eux. Avec l’apport d’un cadre technique, nous pourrons proposer des séances supplémentaires», ajoute le technicien français.

Engagé pour succéder à Damien Leyrolles – «Une grosse erreur de casting», reconnaît Erik Lehmann, qui avait pourtant choisi le Français pour lancer et gérer le Centre national (CNBS) –, Ivan Rudez veut aider les meilleurs talents du pays à progresser pour, à long terme, leur permettre de régater avec les meilleurs Européens. «Nous aimerions que les Suisses arrêtent de croire que c’est mieux ailleurs. Le CNBS est le meilleur endroit pour commencer son rêve de basketteur professionnel», martèle l’ancien coach des Lions de Genève, qui travaillera la saison prochaine avec 11 «boursiers» et 6 «partenaires», nés entre 2005 et 2008, dans la salle de Beaulieu. Un lieu qui accueillera aussi des camps pour les jeunes cet été et servira de cadre à une ligue d’été pour les joueurs confirmés de notre pays. Des projets portés par Thabo Sefolosha, nommé récemment Player Development Manager de Swiss Basketball, mais absent ce mardi.

 

3. Changer la mentalité autour des sélections

Privée pour diverses raisons d’une dizaine de joueurs majeurs cet été, la sélection nationale est «dans une situation alarmante», selon Erik Lehmann. «Cet été, on boit le calice jusqu’à la lie», souffle-t-il. «Pour les filles, c’est encore plus difficile», enchaîne Hervé Coudray, qui a repris les rênes de l’équipe féminine. Les deux hommes tiennent cependant «à créer les conditions de réussite». «Pour toutes les sélections, nous avons trouvé des entraîneurs de renom qui ont gagné à très haut niveau. Nous aimerions que les joueurs nous fassent confiance», ajoute le directeur technique.

«Nous aimerions que les joueurs nous fassent confiance»
Hervé Coudray

Ivan Rudez veut d’ailleurs travailler sur la mentalité des Suisses. «Il faut changer la relation au drapeau. Jouer pour l’équipe de Suisse doit être un honneur. J’aimerais que les joueurs pleurent en entendant l’hymne national», explique l’entraîneur croate. La réalité est tout autre aujourd’hui. «J’ai été surpris de voir qu’en Suisse, certains joueurs préfèrent partir en vacances plutôt que de représenter leur pays», avoue Hervé Coudray. Pour lui, le travail, la motivation et l’humilité doivent servir de base. «En gardant ces trois points à l’esprit, on peut atteindre le haut niveau», assure-t-il.

 

4. Donner plus de pouvoir à la Fédération

Autre chantier colossal pour le basket suisse: la SB League, dont le niveau est en baisse depuis plusieurs saisons. «Il ne faut pas charger l’équipe actuelle pour un problème qui remonte à la Dream Team en 1992 quand on a cru que le basket allait devenir un sport majeur en Suisse», se défend Erik Lehmann. La situation peut-elle évoluer? «Cela ne dépend pas de la Fédération. Nous avons un problème de gouvernance. La SBL est gérée par les présidents des clubs. Quand on parle du nombre d’étrangers par exemple, nous avons 11 présidents qui ont 11 avis différents. Aujourd’hui, il faut choisir entre plus ou moins de professionnalisme. Nous sommes au milieu du gué et c’est une très mauvaise position», s’inquiète le secrétaire général, qui aimerait que Swiss Basketball gère la SBL.

Ce contenu provient de notre ancien site web. Il est possible que sa mise en page ne soit pas idéale. En savoir plus

Dans la même rubrique