Logo

Autres sports

Silence! Ici aussi, on étudie

Jouer dans une équipe professionnelle et mener une carrière universitaire à côté: c’est possible, pas facile


15 mars 2021 à 20:22

Temps de lecture : 1 min

Double jeu » Qui se souvient de Cédric Botter? Attaquant de Fribourg-Gottéron entre 2005 et 2013, le Neuchâtelois était perçu comme l’intello de la bande. Avec rigueur, il menait de front la quatrième ligne des Dragons et des études universitaires – doctorat y compris – en géologie. «Du moment que nous étions assis dans le car et jusqu’à ce que nous arrivions à destination, j’avais le nez dans mes bouquins. J’étais sans doute un peu extrême mais disons que c’était ma manière de fonctionner.»

Parti à la retraite à l’âge de 28 ans au lendemain de la finale perdue, celui qui est devenu enseignant au Collège de Gambach faisait figure d’extraterrestre. «Il arrivait qu’on me regarde un peu bizarrement», rigole Cédric Botter. Et pour cause: rares sont les joueurs suisses de hockey sur glace et de football – les deux sports collectifs qui permettent de bien gagner sa vie en première division – avec une canne dans une main et un stylo dans l’autre. «Trop rares», corrige Jérémie Kamerzin, défenseur de Gottéron le matin et le soir, étudiant en économie l’après-midi («mais jamais les jours de match», tient-il à préciser) à l’Université de Fribourg. «Souvent, les joueurs ne connaissent même pas les possibilités qui s’offrent à eux. Le sport professionnel et les études ne sont pas deux pans inconciliables.»

Ski de fond et danse

Encore faut-il avoir le temps et le courage de retourner sur les bancs d’école, des années après les avoir désertés. «Marc Abplanalp et moi avons un profil similaire: plus de 30 ans, pas d’enfant. Avoir une famille doit rendre les choses plus compliquées», imagine Jérémie Kamerzin. Marc Abplanalp? L’exception parmi les exceptions. Pour devenir le maître de sport qu’il est aujourd’hui à temps partiel à l’Ecole professionnelle de Fribourg, le doyen des Dragons (36 ans) n’a pas pu se contenter de s’asseoir et écouter. «Il y avait de nombreux cours pratiques, ce n’était pas facile du point de vue de l’organisation. Je peux dire merci l’Uni, qui m’a aménagé certains horaires d’examens ou permis d’effectuer des travaux individuels plutôt qu’en groupe», explique le Bernois, dont les quelques privilèges n’ont pas empêché certains carambolages d’agenda. «Un module m’obligeait à participer à un camp de ski de fond à Obergoms en plein pendant le championnat. J’avais trouvé un arrangement avec Gerd Zenhäusern, l’entraîneur de l’époque: tous les soirs, j’allais patiner avec les juniors du HC Viège, histoire de garder contact avec la glace.»

Tous n’ont pas été aussi compréhensifs que le Haut-Valaisan. «Ce n’était jamais un moment agréable d’aller dans le bureau du coach pour lui demander un congé», sourit Marc Abplanalp, dont le ressenti est largement partagé par ses semblables. «Je me souviens être allé annoncer à Larry Huras que je devais m’absenter une semaine pour un cours de… danse contemporaine près de Rapperswil, reprend-il. Cela me faisait rater un match de Ligue des champions, il n’était pas ravi. Il avait accepté mais m’avait dit: en N°1, il y a la famille, en N°2, le hockey. Et loin derrière les études.»

Ce contenu provient de notre ancien site web. Il est possible que sa mise en page ne soit pas idéale. En savoir plus