Logo

Autres sports

Pour Florian Carrel, le hockey autrement

Joueur du Rolling Aventicum avant son grave accident, Florian Carrel en est devenu le coach assistant


François Tardin

François Tardin

21 avril 2022 à 22:42

Temps de lecture : 1 min

Skater hockey » Avec lui, pas de tabou. A 20 ans, Florian Carrel a l’art et cette force rare de dédramatiser son destin, qui a basculé le 21 mai 2020.

En ce jeudi ensoleillé de l’Ascension, la fatalité s’invite sans prévenir à la journée piscine entre copains. «J’ai plongé et tout de suite, j’ai su que c’était grave. J’ai entendu un gros craquement après avoir tapé au fond de l’eau…» L’ambulance, la Rega, deux opérations et un diagnostic sans appel: «Fracture de la 6e et 7e cervicales avec atteinte de la moelle épinière. Depuis je suis en chaise roulante. Je souffre d’une tétraplégie incomplète, ce qui signifie que je n’ai pas la possibilité de récupérer à 100%, mais que certaines sensibilités reviennent.»

Deux ans après l’accident, le deuil est fait, affirme sans sourciller le jeune homme. «Jamais les médecins ne m’ont dit comme dans les films: «Monsieur Carrel, nous sommes désolés de vous annoncer que vous n’allez jamais remarcher.» Je l’ai compris par moi-même et je crois que c’était plus facile de l’accepter comme ça.» Neuf mois durant, alors que la première vague de coronavirus déferlait sur la Suisse et le monde entier, l’habitant de Villarepos s’est reconstruit, geste après geste, au centre suisse des paraplégiques de Nottwil. «Heureusement que j’ai une tête de boc, avec un gros caractère. Une tronche de Carrel, comme on dit chez nous. Quand je voyais un autre patient réussir quelque chose, je me disais: pourquoi lui et pas moi? Ça me donnait envie de me dépasser encore plus.»

Un titre en D2

L’esprit de compétiteur, cultivé notamment dans le terreau des juniors de Fribourg-Gottéron, ne s’est pas évaporé dans ces eaux troubles du 21 mai 2020. Grand consommateur de sports à la télévision, l’ancien Dragon n’a pas tardé à retourner à la patinoire et au bord des terrains. Au Rolling Aventicum, club de skater qu’il avait rejoint après avoir enterré son rêve de percer dans le hockey sur glace, on lui propose de s’impliquer dès la saison 2021. «Je m’occupais de récolter quelques statistiques mais ça n’a pas duré, car je n’étais tout simplement pas prêt. J’ai voulu faire trop de choses trop rapidement à mon retour à la maison. Essayer de regagner en indépendance m’a pris du temps et coûté de l’énergie. Si ma famille m’a énormément aidé, tout devient plus compliqué quand on ne peut pas appuyer sur un bouton pour appeler l’infirmière…»

Ce contenu provient de notre ancien site web. Il est possible que sa mise en page ne soit pas idéale. En savoir plus