Le jour le plus long a duré 16 h 25

Communes et sport » Samedi, c’était «le jour le plus long», et qui entend ses cinq mots mis bout à bout ne peut s’empêcher de penser à la Seconde Guerre mondiale, au Mur de l’Atlantique et au débarquement allié en Normandie.

Planté dans un décor de carte postale, le «jour le plus long» qu’ont vécu Garry Heger et Sebastian Rauber est autrement plus pacifique. Il correspond au solstice d’été, moment de l’année où la luminosité est maximale et qui leur a inspiré ce défi: relier entre le lever et le coucher du soleil 17 croix du canton de Fribourg. Il y en a environ 75, paraît-il. Distance parcourue: 64 km pour 4500 m de dénivellation positive. Durée du voyage: 16 h 25. Au bout de l’effort, en guise de récompense, une platée de macaronis d’alpage à la Goille-aux-Cerfs, buvette perchée au-dessus de Semsales, commune veveysanne que Garry Heger connaît sur le bout des orteils qu’il avait, dimanche, «étonnamment en bon état», dit-il.

Rires au bout du fil. Il faut savoir que Garry Heger (34 ans) n’est pas un montagnard de la première heure, comme peut l’être Sebastian Rauber (30 ans), double champion fribourgeois de ski de fond qu’il qualifie de «grosse machine capable d’avaler Sierre-Zinal en 3 h 30.» Son sport de prédilection à lui, c’est l’unihockey, qu’il pratique sous la bannière de l’UHT Semsales (lire ci-après). Joueur de l’équipe première, celui qui a grandi au Crêt mais habite désormais à Bulle avait pris, en 2016, la présidence d’un comité pas tout à fait comme les autres. Cette année-là, quelque 40 adeptes de la balle à trous, filles et garçons confondus, avaient réussi l’exploit de battre le record du monde du match d’unihockey le plus long: 27 heures tout rond (record battu depuis).

«La tentative avait nécessité une lourde préparation physique et nous nous étions notamment entraînés en gravissant quelques sommets. De là est née une passion pour la montagne d’abord, puis pour les croix, qui en sont en quelque sorte le symbole», explique Garry Heger, qui n’est plus à un «challenge» près. L’été suivant, n’avait-il pas traversé les 26 cantons suisses à la marche (1050 km en 34 jours)? De ce périple est né un livre: Svislando Piedirante.