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Dans l’attente de jours meilleurs

Le sport amateur fribourgeois subit la pandémie de plein fouet. Soutenu financièrement, il garde le moral

Match amical entre Givisiez et Léchelles. Photo Lib / Charly Rappo, Givisiez, 13.08.2020Charly Rappo

3 février 2021 à 16:47

Temps de lecture : 1 min

Covid-19 » Impuissant, comme beaucoup, face à la violence de la première vague du Covid-19, le sport fribourgeois est sorti sonné, mais pas abattu du semi-confinement du printemps passé. Coincés chez eux, privés des infrastructures nécessaires à la pratique de leur activité préférée, les sportifs amateurs ont compensé leur manque par des balades, un peu de course à pied et quelques sorties à vélo…

A l’arrivée de l’été, moyennant des concepts de protection, ils ont pu renouer (presque) normalement avec leurs activités. Passé les douleurs musculaires des premiers entraînements, le plaisir est vite revenu. Se revoir, transpirer, jouer, échanger: tout ce qui fait le sel du sport amateur était à nouveau présent. Les plus chanceux ont même pu disputer quelques matches ou prendre part à des compétitions. Mais l’embellie a été de courte durée. A l’automne, les tours de vis du Conseil fédéral se sont succédé et désormais, tout le sport amateur se retrouve au point mort. Toutes les compétitions, les entraînements collectifs et les sports de contact sont interdits. Si les jeunes de moins de 16 ans échappent à certaines restrictions, tous les autres doivent prendre leur mal en patience. Etat des lieux d’un monde en berne, mais pas désespéré.

 

Des entraînements interdits

 

Tous les sportifs amateurs ne sont pas logés à la même enseigne, mais tous souffrent. «Les sports d’équipe sont les plus prétérités. Dans les sports individuels, il n’y a aucune compétition, mais les entraînements peuvent se poursuivre de façon personnelle pour chacun», résume Pierre-Noël Bapst, vice-président de l’Association fribourgeoise des sports (AFS). «Dans la plupart des clubs, il ne se passe plus rien depuis quelque temps. On attend tous la position du Conseil fédéral à la fin février», explique Laurence Bortoluzzi, présidente de Swiss Volley région Fribourg. Une situation que l’on retrouve dans les autres sports collectifs. «Tout est à l’arrêt. Au début, certains sont allés à la salle de force pour se maintenir, dans l’espoir de reprendre au début janvier, mais aujourd’hui, il n’y a plus d’entraînements, plus rien. Le championnat va sans doute s’arrêter…» dévoile Laurent Rattaz, président du club de handball de Fribourg.

Maigre consolation pour les clubs de la région: les moins de 16 ans peuvent s’entraîner (presque) normalement depuis l’assouplissement de certaines mesures. «Nos clubs de basket ont repris leurs entraînements avec leurs équipes jeunesse. Le problème concerne les équipes M17. Les jeunes de 15 ans peuvent s’entraîner mais dès qu’ils fêtent leur 16e anniversaire, ils doivent arrêter», regrette la présidente de l’association, Tu Anh Andrey-Nguyen.

Pour s’occuper et garder le goût de la compétition, l’unihockey a lancé un petit concours «home training». «Celui ou celle qui s’entraîne à la maison de la façon la plus originale reçoit un petit prix», raconte le président de l’Association fribourgeoise d’unihockey, Emanuel Waeber.

 

Des saisons blanches ou réduites

 

Le hockey sur glace a déjà mis un terme à tous ses championnats amateurs. L’unihockey a fait pareil. Le volleyball idem. D’autres pourraient les imiter. Le football fribourgeois, qui a repoussé sa reprise de trois semaines, espère renouer avec la compétition au début avril. «Nous sommes dans de complètes suppositions», avouait, lors de l’annonce de ce report, Benoît Spicher, président de l’AFF, qui aimerait «terminer le premier tour, afin d’éviter une deuxième saison blanche».

«J’aimerais pouvoir organiser quelques matches pour que les joueurs puissent jouer un peu. Mais je ne peux rien promettre.»
Tu Anh Andrey-Nguyen

Le skater hockey, par la voix de son responsable technique national et président fribourgeois Gilles Sansonnens, vise une reprise «après Pâques» pour «une saison 2021 qui puisse être complète». Le basketball a fait le deuil de ses championnats, mais il n’a pas encore tiré un trait définitif sur des activités en mai et juin. «C’est mon souhait, avoue Tu Anh Andrey-Nguyen. J’aimerais pouvoir organiser quelques matches pour que les joueurs puissent jouer un peu. Mais je ne peux rien promettre.»

 

Des finances qui restent saines

 

Si le moral est touché et que les espoirs de reprise sont douchés les uns après les autres, les associations et les clubs évitent la crise grâce aux aides financières de l’Etat et des diverses fédérations. «Les problèmes financiers existent, mais ils ne sont pas majoritaires. Les associations doivent déposer leurs demandes d’aide jusqu’en juin», précise Jean-Noël Bapst. «Cela permettra de compenser les soupers de soutien, les diverses ventes et les manifestations qui habituellement rapportent de l’argent aux clubs mais qui n’ont pu avoir lieu», se réjouissent les basketteurs. Du côté du volley, on réfléchit à «réduire les cotisations, mais pas au péril de l’association non plus», avertit Laurence Bertoluzzi. Le club de handball promet un geste. «Nous ne pouvons pas faire payer les licences et les cotisations s’il n’y a pas d’entraînements, ni de matches. On va prendre sur nos réserves», annonce Laurent Rattaz.

 

Des désertions forcément redoutées

 

Après une nouvelle saison sévèrement amputée, certaines associations craignent de perdre des membres. Plusieurs fédérations ont lancé des campagnes de sensibilisation. «Reste dans ton club», martèlent-elles dans l’espoir de limiter les désertions. En skater hockey, Gilles Sansonnens se veut confiant: «Les gens sont motivés à repartir. Mon plus gros doute concerne les arbitres. Certains auront pris goût à faire autre chose et risquent de ne pas revenir…» Une inquiétude que partagent les volleyeurs. «Certains arbitres venaient de passer leur examen et n’ont jamais pu exercer. Seront-ils là à la reprise?, s’interroge Laurence Bertoluzzi. Les jeunes joueurs vont reprendre. Par contre, les plus vieux, qui ne se sont pas entraînés pendant une année ou plus, n’auront pas rajeuni…» Une réalité partagée par toutes les associations du canton qui se consolent en se disant que «tout le monde est dans le même bateau». Et qu’il faut «juste» attendre des jours meilleurs.


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