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A la découverte d’un nouveau monde

Capitaine de Floorball Fribourg, Olivier Müller pourrait faire ses débuts en ligue A ce vendredi. Avec Köniz


6 janvier 2021 à 22:27

Unihockey » «Le 23 décembre, j’ai reçu un coup de fil du directeur sportif de Köniz. Il m’a dit qu’un de leurs étrangers (le Suédois Simon Jirebek, ndlr) était blessé au poignet et qu’ils cherchaient un ailier droit. J’ai été très surpris et j’ai répondu qu’il fallait que je réfléchisse, même si je savais au fond de moi que je ne pouvais pas ne pas saisir cette opportunité.» Douze jours après cette discussion improbable, Olivier Müller, 32 ans, s’apprête à faire ses grands débuts en ligue A, dont le championnat reprend ce vendredi après trois longs mois d’interruption. Non pas sous le maillot de Fribourg, dont il est l’emblématique capitaine, mais avec Köniz, qui a mis un deuxième «Fribourgeois», le jeune défenseur David Wolfer, sous double licence. Ou ce que Swiss Unihockey appelle en bon français fédéral «double droit de jouer temporaire.»

Créée en réaction à la pandémie, cette astuce du règlement autorise un joueur dont le championnat est suspendu (c’est le cas de la ligue B, où évolue Fribourg) de faire ses preuves à un niveau supérieur. Olivier Müller se dit «flatté» de pouvoir en bénéficier, «flatté», surtout, qu’un club aussi prestigieux que Köniz, champion de Suisse en 2018, se soit intéressé à lui. En manque de rythme, le natif du quartier du Schoenberg n’est pas dupe: il pourrait ne pas déballer son cadeau de Noël tout de suite. «Je serais étonné d’être convoqué ce week-end déjà», lâche-t-il. Mais l’expérience, qui durera jusqu’à ce que la ligue B recommence à son tour, vaut la peine d’être vécue et, à 25 minutes de voiture de la halle du Collège Sainte-Croix où il a ses repères, c’est un nouveau monde qu’il a découvert.

Heures de sommeil

«Le 2 janvier, nous avons eu une journée «kick off», avec entraînement le matin et match à l’interne l’après-midi. Je n’ai disputé que le 3e tiers, mais j’ai eu la chance de marquer un but», raconte Olivier Müller, pour qui la plus grande différence entre l’élite et son antichambre se situe moins sur le terrain qu’en dehors. «Ce qui m’a le plus frappé, c’est la qualité des structures et de l’encadrement, reprend-il. L’entraîneur principal est flanqué de deux assistants, en plus d’un team manager, d’un coach des gardiens, d’un coach physique (Simon Holdener, qui est aussi celui de Fribourg-Gottéron, ndlr), d’un coach mental et de nombreux physiothérapeutes. C’est simple, je n’ai pas encore rencontré tout le monde!»

«J’étais en train de me dire que, peut-être, ma carrière était terminée quand ma jauge de motivation est soudain passée de 10 à 120%!»
Olivier Müller

Depuis qu’il est passé sous pavillon bernois, Olivier Müller possède une application supplémentaire dans son smartphone. «Chaque jour, nous sommes tenus d’inscrire notre nombre d’heures de sommeil et si nous avons l’impression d’avoir bien récupéré.» Et Olivier Müller de continuer: «Je vous parlais du match entre nous qui a eu lieu samedi passé. Le lendemain, chaque joueur a reçu une vidéo avec des commentaires personnalisés. Il y a aussi tout un protocole de régénération à suivre, essentiellement des exercices de stretching de base. Pour moi, c’est un gros changement car, les dimanches, c’était le plus souvent télé et canapé avec les pieds sur la table!»

La dernière?

Olivier Müller, comptable dans une PME de Kehrsatz, non loin de Köniz, s’amuse de ce qui lui arrive. La crainte de ne pas être à la hauteur de ses nouveaux coéquipiers, qui pour certains sont des internationaux, est bien présente. Mais, à son âge, le Fribourgeois n’a rien à perdre, au contraire. «Depuis deux ans, à l’aube de chaque nouvelle saison, je me dis que c’est peut-être la dernière. Alors, quand le championnat a été interrompu cet automne, j’avoue que ma motivation en a pâti. Te maintenir en forme pour être prêt à une date précise, d’accord. Mais aller courir l’hiver, dans le froid, sans savoir quand tu pourras rejouer, c’est beaucoup plus difficile.»

L’appel de Köniz lui a donné un grand coup dans le popotin. «J’étais en train de me dire que, peut-être, ma carrière était terminée quand ma jauge de motivation est soudain passée de 10 à 120%!» lance Olivier Müller, dont l’objectif est simple et compliqué à la fois: «Tout donner pour montrer à Köniz que je peux être une option.»


Wolfer: «La ligue A n’a jamais été un but»

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