Sierre-Zinal. Tous déçus pour Rémi Bonnet

Course à pied » Il était 12h49 quand, au passage de l’hôtel Weisshorn, Rémi Bonnet se rangeait sur le côté, abrégeant une souffrance devenue trop grande. «C’est compliqué à expliquer ce qu’il s’est passé… Mes sensations n’étaient vraiment pas terribles. Etait-ce un virus? J’avais du mal à respirer et j’ai commencé à avoir froid alors qu’il faisait chaud», a-t-il déclaré la voix tremblotante au micro de la RTS, sur le lieu de son abandon. Arrêté au kilomètre 20, il traînait alors son spleen à la 17e place. Loin du podium qu’il convoitait.

Au même moment, dans l’aire d’arrivée bondée de Zinal, tout un symbole: une poussette elle aussi en perdition roulait accidentellement sur le drapeau gruérien posé par terre par Isabelle Rime, qui n’attendait qu’une chose depuis son arrivée sur place, cinq heures plus tôt: transmettre l’étendard à son fils pour le voir couper la ligne en premier en portant haut les couleurs du district. Un scénario rêvé qui a pris du plomb dans l’aile dès le ravitaillement de Ponchette, avant le 10e des 31 kilomètres, là où le Charmeysan pointait déjà avec 1’18 de retard sur le leader.

Pas dit son dernier mot

Invité à commenter sur la chaîne des Golden Trail Series une partie de la course des cinq 4000 pour laquelle il était forfait, le nonuple vainqueur Kilian Jornet se demandait alors si son ami Rémi, «mieux préparé que jamais pour les portions de plat et de descente», n’en avait pas intelligemment gardé sous la semelle. La réponse est tombée entre Chandolin et Tignousa, à mesure que le double champion du monde de ski-alpinisme perdait des rangs et du terrain sur le duo kényan, qu’il a talonné 5 kilomètres seulement. Jusqu’à cette terrible défaillance que le cofavori déchu, introuvable à Zinal une fois rapatrié et injoignable le reste du week-end, mettra du temps à digérer.