Logo

Athlétisme

Nicolas Bersier ou la fin de l’insouciance

Décathlon ou saut en longueur? Le gymnasien affilié à l’AC Morat devra bientôt faire un choix. Portrait

Bulle, stade de Bouleyres; Athlétisme sur piste, championnats fribourgeois; Nicolas Bersier Photo Lib / Charly Rappo, Bulle, 03.06.2023Charly Rappo/Charly Rappo / La Liberté

Amédée Hirt

Amédée Hirt

4 juin 2023 à 21:04

Temps de lecture : 1 min

Championnats fribourgeois» Cheveux qui tirent vers le roux coupés au bol, épaules carrées et silhouette élancée, Nicolas Bersier ne passe pas inaperçu. Pas même dans la tribune du stade de Bouleyres où, samedi, plus de 300 athlètes avaient dressé leur QG à l’occasion des championnats fribourgeois individuels. Parmi cette foule bigarrée, Audrey Werro, Coralie Ambrosini et Pascal Mancini, qui ont parfaitement tenu leur rang et leur statut (lire ci-après). A 19 ans, le sociétaire de l’AC Morat n’a pas la notoriété de ceux que l’on peut considérer comme ses chefs de file, mais rien ne prouve que son avenir sera moins brillant.

Recordman fribourgeois U20 du décathlon, Nicolas Bersier a battu sur la piste de Bouleyres deux nouvelles meilleures performances cantonales, toujours chez les 20 ans et moins: sur 110 m haies (14’’40) et à la longueur (7 m 51), cette dernière «marque» lui ouvrant les portes des Européens de Jérusalem, du 7 au 10 août prochain. Une limite, au moins une, qui vient effacer la déception née d’un meeting de Landquart où, le 21 mai dernier, malgré 7142 points cumulés, il lui en avait manqué 8 pour se qualifier pour ces mêmes championnats d’Europe, mais en décathlon. «Huit points, ce n’est rien», souffle-t-il. «Huit points, c’est une seconde de trop sur 1500 m», ajoute-t-il.

7 m 51

La distance sautée par Nicolas Bersier à la longueur samedi

Un grand potentiel

Nicolas Bersier ou l’athlétisme doux-amer. Nicolas Bersier ou la fin de l’insouciance. Si le gymnasien sera bel et bien du voyage en Israël, il sait que, baccalauréat en poche, dans deux semaines si tout va bien, «mais cela devrait aller», il aura une importante décision à prendre. Doit-il continuer le décathlon ou se focaliser sur la longueur, discipline où il se sent le plus à l’aise? Sans oublier le sprint, où ses prédispositions sautent aux yeux également.

«Nicolas a un grand potentiel, il fait beaucoup de choses très bien. Pour le moment, il est encore sur la voie du décathlon mais, d’ici un ou deux ans, il faudra se poser la question, en effet», convient son entraîneur à l’AC Morat, Patrick Pauchard. «Si je me compare aux autres, analyse le principal intéressé, je suis nul aux lancers. Mais d’un autre côté, je me dis que j’ai une belle marge de progression… Bientôt, je vais changer de catégorie: le poids sera plus lourd, le disque sera plus lourd aussi. Est-ce que je vais réussir à faire la transition? On verra.»

«Nicolas a un grand potentiel, il fait beaucoup de choses très bien. Pour le moment, il est encore sur la voie du décathlon mais, d’ici un ou deux ans, il faudra se poser la question.»
Patrick Pauchard

Entre les deux, le cœur de Nicolas Bersier, dont le profil ressemble à celui de Simon Ehammer, vice-champion d’Europe du décathlon mais 3e à la longueur aux mondiaux d’Eugene l’été dernier, balance. Une chose est sûre: il bat pour le sport, et ce depuis toujours. L’«athlé», le Bernois originaire d’Anet (Ins) l’a découvert par hasard, lui qui avoue ne pas être issu d’une famille particulièrement tournée vers l’activité physique – «papa jouait du baryton et maman faisait un peu de grimpe.»
Et de raconter: «Lors d’une journée découverte, une copine m’a invité au club de Morat, dont elle faisait partie. C’était il y a environ quatre ans et, au début, je n’y allais qu’une fois par semaine, sans penser compétition, parce que je jouais beaucoup au football. J’aurais pu continuer à faire les deux, mais le Covid a en quelque sorte précipité les choses. Avant la pandémie, je ne sautais même pas 6 mètres et, après, j’en sautais 7! Franchement, je ne sais pas ce qui s’est passé. Mon oncle le premier m’a dit d’arrêter le foot. J’ai dit ok, c’est une bonne idée!» Sourire.

Au boulot

Ce contenu provient de notre ancien site web. Il est possible que sa mise en page ne soit pas idéale. En savoir plus