Les minima et de la concurrence

Athlétisme » Le deuxième essai aura été le bon. Une semaine après avoir «crevé» à cinq centièmes de la limite européenne sur 60 m, Pascal Mancini est rentré de Macolin avec la marque chronométrique qui doit lui permettre d’aller disputer ses cinquièmes championnats d’Europe en salle, du 5 au 7 mars à Torun: 6’’77. Objectif atteint au centième près. «Je suis content, le chrono descend. J’espère que ce n’est qu’un début», se réjouit le Fribourgeois de 31 ans, classé au troisième rang, samedi, derrière les deux espoirs du LC Zurich, Ricky Petrucciani (6’’71) et William Reais (6’’76).

Courir en salle, un privilège en 2021

Ajoutez à ce trio l’Argovien Silvan Wicki (6’’61 le 30 janvier, déjà à Macolin) et vous obtenez quatre sprinteurs suisses avec les minima européens en poche… pour trois places seulement. Le moins rapide d’entre eux cette saison, qui est aussi le plus âgé, doit-il se faire du souci? «Il est prévu que Petrucciani participe au 400 m en Pologne (il est déjà qualifié, ndlr), donc je suis confiant», réagit Pascal Mancini qui compte sur les championnats de Suisse, les 20 et 21 février prochain, pour lever définitivement l’incertitude. «Je vais me préparer à fond et essayer de terminer deuxième, avec si possible un gros chrono à la clé. Je vise seulement la médaille d’argent car Wicki est intouchable en ce moment. Claquer 6’’61 pour son premier meeting de l’année, c’est énorme.»

Son record en danger

Détenteur du record de Suisse du 60 m (6’’60 en 2015) à égalité avec le Genevois Cédric Grand, le Broyard peut se faire du souci pour son bien. «C’est à peu près sûr qu’il va tomber cette année, estime-t-il. Si Wicki me le chope, cela me motivera à revenir mieux préparé l’hiver prochain pour essayer de le récupérer.» Fidèle à son personnage non conformiste, Pascal Mancini fonctionne aux défis, à sa façon, dans son coin. «Comme il n’y avait pas de compétitions internationales l’année passée, je me suis octroyé une longue pause. J’ai repris l’entraînement au mois de septembre, si bien qu’il me manque la base pour aller chercher des chronos autour des 6’’60. Mais 6’’67 peut suffire pour aller en finale aux européens. Cette perspective vaut la peine de tout donner!»

«Il me manque la base pour aller chercher des chronos autour des 6’’60»

Pascal Mancini

La première participation de Pascal Mancini à un rendez-vous continental remonte à 2009. La dernière à 2017. Deux ans après qu’il eut échoué à deux centièmes du podium à Prague, le sociétaire de la FSG Estavayer-le-Lac avait fini 6e (6’’70) du championnat indoor organisé à Belgrade. L’année suivante, il se voyait exclu par sa fédération des européens en plein air à cause de ses débordements sur les réseaux sociaux. La mise à pied qui en a découlé l’avait également privé du championnat d’Europe en salle 2019 pour lequel il s’était qualifié, profitant d’un effet suspensif du Tribunal arbitral du sport.

Pascal Mancini: «Me concentrer à fond sur le sport»

Devantay confirme

Le divorce entre la Fédération suisse d’athlétisme et son enfant terrible, qui fait profil bas depuis qu’il est devenu entraîneur, semblait inéluctable. Or, elle n’a pas eu lieu. Mieux: Swiss Athletics a fait table rase du passé, croit savoir Pascal Mancini: «Ils m’ont dit que maintenant, tout était en ordre. J’espère qu’ils vont me traiter comme n’importe quel athlète. Je leur fais confiance à ce niveau-là.»

«J’espère que Swiss Athletics va me traiter comme n’importe quel athlète»

Pascal Mancini

On pourrait ainsi retrouver deux représentants fribourgeois à Torun le mois prochain. S’il a couru moins vite que la semaine précédente (47’’51 contre 47’’20), Charles Devantay a confirmé ses minima européens sur 400 m (limite fixée à 47’’60). Deuxième athlète à franchir la ligne d’arrivée, le Glânois du SA Bulle (SAB) n’est pas parvenu à suivre la cadence de Ricky Petrucciani (47’’16). Dans tous les bons coups (victoires sur 60 et 400 m, podium sur 200 m), le Tessinois a flirté avec son record personnel (47’’14).