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Athlétisme

Le Parc olympique de Munich, un lieu chargé d’histoire et d’histoires

Entre drame et joie intense, le Parc olympique de Munich est le lieu de toutes les émotions et souvenirs


12 août 2022 à 19:17

Championnats » Il y a tout d’abord cette colline, artificielle et haute de 60 mètres, entièrement faite d’une partie des ruines de la ville, bombardée à la fin de la Seconde Guerre mondiale, en 1945. Puis ce lac, artificiel lui aussi, et qui invite à la baignade. Ce toit en toiles de tente, fait de plexiglas, et qui serpente du stade olympique à la patinoire en passant par la piscine et l’Olympiahalle, protégeant de la pluie une partie des allées et des espaces verts, soigneusement entretenus. Cette tour enfin, haute de 290 mètres, et symbole des Jeux olympiques de 1972, tristement restés célèbres.

Septembre noir

Ce matin-là, le 5 septembre 1972, le sang avait coulé dans ce qui était jusqu’alors considéré et vécu comme un havre de paix, inauguré quelques mois auparavant seulement. L’attaque du commando palestinien «Septembre noir» au village olympique a causé la mort de 11 sportifs israéliens, de 5 terroristes et d’un policier. Mais «The Games must go on!» («Les Jeux doivent continuer!») avait proclamé, le lendemain dans un Olympiastadion en deuil, le président du Comité international olympique (CIO), l’Américain Avery Brundage.

Et les Jeux avaient continué. Le Soviétique Valeri Borzov avait dynamité les finales du 100 m et du 200 m et, du même coup, tout le sprint américain, lequel avait oublié de mettre son réveil à l’heure: ce jour-là, vers 9 h 30, Eddie Hart et Rey Robinson roupillaient encore comme des bienheureux; ils ne se sont jamais présentés au départ des quarts de finale du 100 m, dont ils comptaient parmi les grands favoris!

Mais, à l’Olympiastadion, l’Ukrainien volant n’est pas le seul à réussir un doublé: l’Est-Allemande Renate Stecher l’imite sur les deux mêmes distances, le Finlandais Lasse Viren gagne coup sur coup 5000 m et 10 000 m, alors que la Belgique empoche deux fois l’argent avec Emiel Puttemans sur 10 000 m et Karel Lismont au marathon, quatre ans avant les deux autres médailles d’argent (800 m/1500 m) arrachées par l’inoubliable Ivo Van Damme aux JO de Montréal. Cinq mois plus tard, celui-ci perdait la vie, tragiquement, dans un accident de voiture. Fichu destin.

Mais c’est des guibolles d’une grande bringue de 16 ans à peine que surgit la sensation: ce 4 septembre 1972, quelques heures seulement avant la tragédie sanglante du village olympique, l’écolière ouest-allemande Ulrike Meyfarth, la Nadia Comaneci du saut en hauteur, conquiert l’or à la surprise générale, avec en prime un nouveau record du monde: 1 m 92!

2002: la douche froide

Trente ans plus tard, du 6 au 11 août 2002, l’athlétisme retrouve l’Olympiastadion à l’occasion des 18es championnats d’Europe. Une semaine grise, pluvieuse et froide. Les 10 Suisses engagés, André Bucher (2e du 800 m) excepté, boivent la tasse. Les Grecs Ekaterini Thanou (100 m) et Konstantinos Kenteris (200 m) filent comme le vent; ils se feront rattraper plus tard par la patrouille, comme le Britannique Dwain Chambers, éphémère roi du 100 m, qui avouera plus tard avoir «consommé 300 substances différentes dans l’année».

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