Athlétisme. La Romontoise Iris Caligiuri a saisi sa chance en Finlande

Athlétisme » «Est-ce que j’ai bien dormi? Pas beaucoup.» Hier matin, une poignée d’heures et une courte nuit après avoir défilé sur le podium des championnats d’Europe U23, Iris Caligiuri confiait ne pas encore prendre toute la mesure de l’exploit accompli par le relais dont elle fait partie. Qualifiées pour la finale du 4x100 m après un galop d’essai convaincant en fin de matinée (43’’96), la Zurichoise Natacha Kouni, les Vaudoises Léonie Pointet et Melissa Gutschmidt ainsi que la Romontoise ont joint leurs efforts pour arracher de haute lutte la troisième place en 43’’59.

Signant pour 11 centièmes le record national des moins de 23 ans qu’elles détenaient déjà depuis un mois, les quatre femmes ont coupé l’herbe sous les pieds à l’Allemagne, quatrième pour seulement deux petits centièmes. Si l’œuvre est collective, le mérite en revient en grande partie à Melissa Gutschmidt. Qu’on se le dise: sans la dernière ligne droite de feu de l’ultime relayeuse, déjà médaillée de bronze en individuel sur 100 m la veille, la Suisse aurait dû se contenter d’une place d’honneur.

Meilleur avec Caligiuri

«Sur le moment, depuis le coin du stade où je me situais, je n’ai pas réussi à voir si nous étions troisièmes ou quatrièmes. Ce n’est que lorsque le panneau d’affichage a rendu son verdict, avec la mention du record national U23, que j’ai exulté. C’était un sentiment incroyable», continue de savourer Iris Caligiuri, qui n’avait plus les jambes ni la tête pour le 200 m qui l’attendait moins de deux heures plus tard. «Tout mon influx nerveux était parti dans le relais. Ma course n’a pas été mauvaise mais je n’avais tout simplement pas assez d’énergie. Enchaîner est quelque chose de compliqué à gérer. Je constate qu’il me manque encore de l’expérience à ce niveau», souffle l’athlète du Lausanne-Sports, avant-dernière de sa série en 24’’19. Sans le moindre regret.

A la fierté de devenir le premier relais helvétique à repartir d’un grand championnat avec une médaille depuis 2017 et le bronze de Riccarda Dietsche, Sarah Atcho, Ajla Del Ponte et Géraldine Frey à l’Euro U23, s’est mêlé le sentiment du soulagement. «Nos passages de témoin étaient tendus. Le mien particulièrement. Léonie est partie un peu vite, j’ai eu de la peine à la rattraper», raconte la Fribourgeoise de 20 ans, deuxième relayeuse et benjamine d’un quatuor dont elle avait manqué la répétition générale, le 30 juin dernier à Athletissima. «Meret Baumgartner m’avait remplacée. Si, sans moi, les quatre avaient réalisé un temps canon ce jour-là, je ne pense pas que j’aurais couru en Finlande…»