Anthropocène » L’être humain et son activité sur Terre sont à l’origine des changements climatiques actuels. Hormis quelques climatosceptiques, tout le monde l’a compris désormais. Pour autant, la planète se porterait mieux sans nous? Est-ce que la question mérite d’être posée? Trois chercheurs de l’Université de Fribourg se sont penchés sur ce complexe questionnement à l’occasion d’un café scientifique tenu entre les murs du Musée d’histoire naturelle, jeudi.
Christian Hauck, professeur au Département des géosciences de balayer la première question: «Pour la Terre, ça lui est bien égal qu’on soit là ou non. Dans le monde des sciences naturelles, elle n’est pas un organisme. L’écologie se porterait mieux sans l’homme par contre, oui.» A ses côtés, Aurianne Stroude, lectrice au Département de travail social, politiques sociales et développement global, rebondit sur le «nous» de la question: «Est-ce qu’il s’agit de toute l’humanité ou que d’une partie? La question pour moi est celle de remettre au cœur de nos existences le bien-être.» Et Ivo Wallimann-Helmer, directeur et professeur à l’Environmental Sciences and Humanities Institute et en géosciences d’amener son point de vue philosophique: «Pour l’être humain, ce n’est pas possible de s’imaginer ne pas être là. Et c’est aussi nous qui jugeons ce qui est bien et pas bien, par ailleurs.»