Hypnose thérapeutique. une bulle à soi pendant les soins

Dans sa poche, une pierre magique lui apporte ce dont il a besoin, courage et calme surtout. Chaude ou froide, la pierre provoque une sensation agréable dans la main du petit patient et celle-ci se répand dans le reste du corps. L’enfant est en paix et peut profiter encore de son monde imaginaire pour s’adonner à son activité préférée. Pendant ce temps, le personnel médical termine son intervention dans le calme – une piqûre ou le traitement d’une carie par exemple.

Ce rendez-vous médical idéal ne relève pas totalement de l’utopie. Il suffirait d’avoir les bons outils pour le préparer en amont. C’est là qu’intervient Sibylle Gateau, pédiatre à Marsens et hypnothérapeute. Elle a récemment sorti un petit manuel créatif appelé Mon cahier d’autohypnose. Il s’adresse aux enfants, mais aussi aux adolescents, qui doivent se rendre chez le docteur, le dentiste ou se faire hospitaliser. «Je trouvais très dommage que beaucoup d’enfants n’y aient pas accès alors que la plupart sont anxieux à l’idée de subir un traitement», confie la doctoresse.

L’importance du dessin

Le cahier est un exercice pratique qui condense la première séance d’hypnose qu’elle guide avec ses propres patients. Disponible dans les librairies en ligne, mais aussi dans plusieurs cabinets de pédiatres et psychologues, il propose des références de lectures et vidéos pour aller plus loin dans la pratique et dans la théorie. Avec cet ouvrage qu’elle a elle-même illustré par des aquarelles, les jeunes patients sont guidés très simplement vers leur bulle et sont invités à mettre la main à la pâte, colorier et dessiner leur monde.

Le dessin fait d’ailleurs partie de la thérapie, explique-t-elle. Avec les patients plus jeunes, dès 5 ans, Sibylle Gateau utilise aussi des jeux, dont la pâte à modeler ou les marionnettes. «C’est d’ailleurs tout cela qui m’a beaucoup intéressée lorsque j’ai travaillé en pédopsychiatrie durant six ans: cette façon de faire intervenir la créativité.»