Neuchâtel » Le thème était alléchant: de la vérité à la foutaise, la philosophie à la rescousse. Il était communiqué aux médias avec des exemples de questionnements qui nous ont tous traversé l’esprit: suis-je précis dans mon travail? Où est la vérité dans cette affaire? La rencontre triennale de la principale société de philosophie analytique francophone, la SoPhA, réunissait en début de semaine une centaine de spécialistes du monde entier pour débattre de ces questions. Ce congrès n’était pas ouvert au public: il servait à la recherche. Olivier Massin, le président de la SoPhA, éclaire notre lanterne (ou plutôt notre caverne, pour paraphraser Platon).
1 A quoi ça sert, la philo?
«Pour nos étudiants, c’est, avec les maths, la discipline qui développe au maximum la capacité d’analyse et de synthèse», assure Olivier Massin, imaginant que des têtes s’étant échinées sur des idées aussi complexes que celles de Kant n’auront pas de peine à comprendre par la suite des propos plus faciles. Ces étudiants sont capables d’extraire les idées importantes d’un texte, de relever les arguments, de les évaluer, d’en produire, d’apporter des distinctions. Bref, ils ont des softs skills, impliquant un esprit critique et une capacité à résoudre des problèmes.