Critique Festival du Belluard » L’essaim de pigeons tourne autour de la ferme. Le son doux des sifflets en bois que portent dix oiseaux s’entend bien quand ils sont devant la ferme, il s’éteint un peu quand ils sont derrière. Entre battements d’ailes et nuée blanche et grise, le tournoiement éblouit dans le ciel bleu de mercredi. Nous sommes dans la campagne singinoise, un peu à l’écart et en contrebas du village d’Alterswil. Le temps est splendide, l’environnement d’un vert intense et apaisant. Marius Stritt, colombophile, accueille les spectateurs du Festival du Belluard juste à côté du pigeonnier.
La séquence de vol aura duré peut-être une quinzaine de minutes. Au sifflement flûté répondent sur des longues tenues trois cordes, un violon, un violoncelle et une viole, ainsi que les bêlements de moutons. Pourquoi ce fascinant ballet d’oiseaux dans un festival d’arts vivants? On a souvent connu le Belluard contemplatif. On peut très bien se dire que la simplicité du moment se suffit à elle-même.