Musée de Morat. Tomas Wüthrich fait du Seeland un monde imaginaire

Musée de Morat » A y regarder de plus près, il ne s’agit pas de poissons englués dans une marée noire après une catastrophe pétrolière, mais bien de panais noyés dans de la terre. Un mirage ne perturbant pas les hérons immobiles dans l’eau qui, plus loin, affichent des silhouettes de flamants roses. Même le lac de Neuchâtel en rosit, de plaisir sûrement. Devenu couleur saumon, il s’agite comme une mer préhistorique ou un déluge apocalyptique futuriste. C’est probablement une vision du passé, puisque des traces circulaires de pneus laissées par des machines agricoles évoquent des ammonites. Tomas Wüthrich transforme le Seeland en un monde imaginaire, joue avec les lignes temporelles comme les a priori. Il invite le visiteur à voir la région différemment, au travers d’images et de sculptures présentées au Musée de Morat, où rien ne semble être ce qu’il est. «Quand on regarde longtemps la nature, on y voit autre chose», confirme le photographe, qui n’a pas cédé à la facilité de tout nimber de brouillard pour créer le mystère. Ici, pas le moindre gramme de brume.