L’isotherme 0 °C désigne la surface formée par tous les points de l’atmosphère où la température est égale à 0 °C: c’est l’interface entre l’air chaud (à température positive) et l’air froid (à température négative). La température est une donnée essentielle en météorologie et on pourrait penser qu’elle détermine directement l’enneigement de nos montagnes. Or il n’en est rien! Essayons d’y voir un peu plus clair…
En général, l’altitude de l’isotherme 0 °C établit celle de la limite pluie-neige. En effet, les flocons qui rencontrent de l’air de plus en plus chaud au cours de leur chute commencent à fondre dès que la température est positive; ils deviennent des gouttes d’eau à 300 m environ en dessous de l’isotherme 0 °C. Cependant, il arrive qu’il neige beaucoup plus bas, par exemple lorsqu’une couche d’air froid stagne en fond de vallée.
Par ailleurs, l’altitude de l’isotherme 0 °C ne doit pas être confondue avec le niveau de gel au sol: au cours d’une nuit claire et calme, le niveau de gel se situe en dessous de l’isotherme 0 °C alors qu’il peut se trouver nettement au-dessus lors d’un après-midi ensoleillé.
Enfin, la douceur de l’air ne conduit pas nécessairement à la fonte de la neige qui dépend du bilan énergétique global. Tant que ce bilan est négatif, la neige ne fond pas; c’est ainsi que le manteau neigeux des versants nord réagit peu aux redoux temporaires de l’hiver. On voit que l’altitude de l’isotherme 0 °C, si utile pour établir des prévisions météorologiques, est aussi une donnée… un brin perfide!