Logo

Société

Sylvie et ses baguettes magiques

Prof de batterie, Sylvie Ayer est aussi une passionnée de plongée et de photographie sous-marine


21 août 2021 à 12:52

Musique » Elle est arrivée tout doucement avec sa petite chienne, Ocarina. Alors même s’il faisait moche, ces deux-là ont très vite illuminé nos locaux. Complices, elles sont. Suffisamment pour donner le sourire. Sylvie Ayer apparaît timide, raserait presque les murs si elle le pouvait. Mais derrière cette apparente discrétion se cache une femme déterminée, volontaire et audacieuse. Persévérante aussi. Comme lorsqu’elle décide de rencontrer son idole, Vladimir Cosma.

Elle fera venir le compositeur de musiques de films à Fribourg puis jouera avec lui quelques années plus tard. Même qu’elle remettra ça, en octobre prochain, au Grand Rex à Paris. Cette professeure de batterie et de plongée fait aussi des miracles sous l’eau. Ses photos ont d’ailleurs gagné plusieurs prix. Mais où va-t-elle s’arrêter? A notre rédaction, pour l’instant, et c’est une chance!
 

Famille

Née le 12 février 1977. A grandi à Châtonnaye. Un frère et une sœur. Habite à Gletterens.

Formation

Employée de commerce. Prof de batterie et percussions aux conservatoires de Payerne et Fribourg. Instructrice de plongée sous-marine depuis 2011. Fait de la photographie sous-marine, a gagné plusieurs concours.

Hobbies

Plongée, photographie, voyages, balades, cinéma.

 

Sylvie, vous allez prochainement jouer à Paris avec Vladimir Cosma. Comment cela s’est-il passé?

Lorsque j’étais enfant, j’adorais les musiques de films de Vladimir Cosma. J’avais un walkman, je me mettais devant la télévision et j’enregistrais la musique. Dans le film L’Etudiante, il y a une séquence avec un batteur. En le voyant à sa sortie, je me suis dit: un jour, moi aussi, je jouerai avec Vladimir Cosma! J’avais treize ans.

Et donc comment avez-vous réalisé ce rêve?

J’ai été, de 2004 à 2011, présidente de l’Association fribourgeoise des jeunes musiciens. Nous organisions des camps à Pâques auxquels nous invitions des musiciens. J’ai proposé d’inviter Vladimir Cosma (elle rit). Tout le monde a dit mais oui, c’est ça… J’ai trouvé son numéro de téléphone et je l’ai appelé. Il a immédiatement dit oui et je suis allée le voir à Paris. Puis il est venu diriger les jeunes à Fribourg. Le courant est superbien passé entre lui et moi. On a gardé contact et c’est comme ça que je suis allée jouer au Grand Rex en 2019 à des concerts que Vladimir Cosma dirige. Et je vais remettre ça en octobre prochain.

Quels souvenirs en gardez-vous?

En 2019, j’ai accompagné le chanteur de la musique du film La Boum. Il y avait aussi l’imitateur Michaël Gregorio. C’était le rêve, la consécration.

Après tout ça, vous avez encore des rêves?

J’ai toujours des rêves! Accompagner des chanteurs durant leur tournée, par exemple!

Pour quelles raisons ne l’avez-vous jamais fait?

J’étais bien partie pour le faire, mais, en 2001, j’ai été victime d’un grave accident de voiture qui a nécessité six opérations à une épaule, la dernière a eu lieu en 2011.

La batterie, racontez-nous, c’est un coup de cœur?

J’ai commencé la musique à l’âge de sept ans, dans la fanfare du village, où j’ai grandi. Je voulais absolument jouer de la batterie mais on m’a répondu que ce n’était pas possible, car une fille, ça ne fait pas de la batterie. J’ai alors joué de la trompette jusqu’à quinze ans. Puis, j’ai tapé du poing sur la table et insisté pour faire de la batterie. Mes parents m’ont donc inscrite au conservatoire.

«Je voulais absolument jouer de la batterie mais on m’a répondu que ce n’était pas possible, car une fille, ça ne fait pas de la batterie»

Nous étions deux filles à cette époque. Quatre ans plus tard, je jouais l’Opéra Carmen dans les arènes d’Avenches avec l’Orchestre symphonique de Lausanne. Comme quoi, c’était vraiment mon truc! Mais je ne regrette pas mes années de trompette car cela m’a permis d’apprendre le solfège et de me faire l’oreille. Je n’ai donc eu aucun souci de lecture lorsque j’ai commencé la batterie.

Vous êtes aussi très à l’aise sous l’eau…

J’ai commencé, à l’âge de vingt ans, en faisant mon brevet de plongée à la Martinique. J’ai toujours été passionnée par le monde sous-marin. J’ai donc enchaîné les brevets jusqu’au degré le plus élevé, que j’ai passé aux Maldives.

Et la photographie sous-marine, comment vous y êtes-vous mise?

En faisant des croisières de plongée, j’ai côtoyé des gens qui faisaient de la photographie sous-marine. En 2012, j’ai rencontré Guy Stevens, docteur en biologie et fondateur de Manta Trust. En rentrant de cette croisière, j’ai commandé le même matériel que lui (elle rit). Quand je commence quelque chose, je vais jusqu’au bout.

Jusqu’à gagner des prix…

Pourtant, je n’ai pas très confiance en moi et je suis plutôt une personne réservée.

Ah bon? Vous êtes timide?

Oui et introvertie aussi. Mais ce n’est pas maladif. Quand j’ai envie de quelque chose, j’ose. Comme avec Vladimir Cosma et avec mes photos. Je n’osais pas les montrer. Finalement, pour savoir ce qu’elles valaient, je les ai envoyées à un concours, en 2018, et j’ai obtenu le deuxième prix à Underwater photographer of the year. C’était une photo d’une raie manta. J’ai continué en envoyant d’autres photos, notamment aux Etats-Unis, où j’ai terminé troisième, et puis première, en 2020, au Salon international de la plongée à Paris.

Votre objectif a-t-il déjà croisé des requins?

Des milliers! J’ai plongé avec les requins les plus dangereux. On croit souvent que le requin va attaquer l’homme mais en réalité, il a davantage peur de nous que l’inverse. Lorsqu’on me pose la question, je réponds souvent que j’ai davantage peur des humains que des requins!

Un de vos plus beaux souvenirs sous l’eau?

Aux îles Cocos, au Costa Rica. J’avais, en dessus de moi, plus d’une centaine de requins-marteaux. C’était trente minutes intenses. Je suis ressortie de l’eau les larmes aux yeux. Et l’année passée, je suis allée plonger aux Galapagos, le seul endroit au monde où il existe encore des iguanes marins. Ils se baignent le moins longtemps possible afin que leur corps ne perde pas trop de chaleur. Je les ai pris en photo, c’était extraordinaire de voir ces animaux et leur allure préhistorique.

Vous vous sentez comment sous l’eau?

Comme un poisson!

Vous ne prenez jamais des gens en photo?

Non, je préfère la nature. C’est peut-être aussi lié au fait que je n’aime pas être prise en photo alors je ne le fais pas avec les autres.

→ Infos sur: www.sylvieayer.ch (musique) et www.sylvieayer.com (photo)
 

De Paris à New York

Ce contenu provient de notre ancien site web. Il est possible que sa mise en page ne soit pas idéale. En savoir plus

Dans la même rubrique

Société

Edition 5.0. Innovation éditoriale: les systèmes transforment le paysage de l’information moderne

Dans l’univers dynamique de l’édition, les systèmes éditoriaux se distinguent en facilitant la collaboration, en optimisant la production grâce à l’automatisation, et en assurant une diffusion personnalisée et sécurisée. Ces outils, en constante évolution, s’imposent comme des partenaires essentiels pour répondre aux défis toujours plus diversifiés du secteur de l’information contemporain.