Vin » Enterrer des cornes de vache remplies de bouse dans la terre pour améliorer in fine son vignoble. Prendre en compte le calendrier lunaire dans le travail de la vigne. Epandre des décoctions de plantes sur les feuilles ou la terre. Pour le non-initié, la biodynamie paraît bien ésotérique. Et ce n’est pas sans raison. Car l’ensemble de techniques auxquelles nous faisons aujourd’hui référence sous ce terme trouve bien son origine dans un courant spirituel. L’anthropologue et scientifique des religions Alexandre Grandjean a consacré sa thèse à la question. En parallèle à un projet de recherche sur la «spiritualisation» de l’écologie à l’Université de Lausanne, le Lausannois a ressenti l’envie d’aller voir ce qui se passait dans les campagnes, et plus spécifiquement chez les vignerons.
Quel rapport entre biodynamie et spiritualité?
La biodynamie s’inscrit dans la lignée des traditions alchimiques qui se sont développées en Europe lors de la Renaissance. Cette forme d’agriculture alternative a toutefois été formulée en 1924, lorsque Rudolf Steiner, le fondateur de l’anthroposophie, donne son «cours aux agriculteurs» dans lequel il critique la modernisation de l’agriculture, qu’il juge dénaturante. Pour lui, il existe un monde suprasensible, des liens entre le cosmos et les plantes qu’il s’agit de favoriser. C’est dans ses conférences qu’il parle pour la première fois de préparâts, qui sont aujourd’hui peut-être les éléments les plus connus de la biodynamie.