Ambiance
Ils ont avoué avoir travaillé de nuit pour installer leurs micros, amplis, câbles, tables de régie et ordinateurs. Pour être prêts à 6 h du matin, Jocelyn Raphanel et Bernhard Zitz ont «dormi» sur place, à côté de la porte de Morat, là où le festival du Belluard a installé sa deuxième scène en plein air.
Quelques minutes auparavant, le ciel était de feu au-dessus des toits de Fribourg. L’aube s’était à peine levée ce samedi matin. Les spectateurs sont arrivés dans le calme et les rues encore désertes, se sont emmitouflés dans des couvertures militaires suisses pour s’installer confortablement sur des transats. Sur une plateforme posée à même le sol, on peut voir des bols tibétains de différentes tailles, un gong, des percussions, un archet, une guitare, des appeaux, des cloches, des grelots en bois ou encore une flûte. Tous les sons sont créés en live, tiennent à préciser les ingénieurs du son.
Fascinant
Mais dans les faits, les sons qui sortent des nombreux amplis entourant l’espace scénique sont sélectionnés, mixés, redistribués par une technique de pointe. Le duo est spécialiste des projets de concerts immersifs, où la musique est spatialisée. Cette fois-ci, pour le Belluard Bollwerk, pas de sons ni de musique préenregistrés. Les cris des oiseaux alentour se mêlent en direct aux sifflements, grincements, tintements ou échos de voix provoqués par le duo.
Ce qui est absolument fascinant, c’est la manière dont il utilise les boucles sonores. Les bols tibétains, au cœur de cette performance musicale, créent d’intenses vibrations, parfois saturées d’harmoniques. Il arrive que les ondes s’entrechoquent entre elles, car les bols ne sont pas accordés entre eux, il se forme alors des battements et l’on entend comme une pulsation qui ressemble à la pulsation caractéristique de la musique répétitive.