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Société

Rivaliser avec les robots

Un outil développé par des économistes de l’Université de Lausanne et de l’EPFL permet de mieux se préparer à l’automatisation des emplois.

«Les robots effectuent déjà de nombreuses activités de manipulation, perception, détection ou d’interaction avec les humains», souligne Rafael Lalive.

28 mai 2022 à 14:23

Temps de lecture : 1 min

Perspectives » Les machines vont-elles bientôt «nous piquer les jobs»? Quels sont les risques, dans les domaines d’activités qui nous concernent? En Suisse, des économistes de l’Université de Lausanne et de l’EPFL ont planché sur ces questions avec des roboticiens. Leur recherche a été complétée par un outil gratuit et accessible en ligne. Il propose de nous aider à mieux nous profiler sur le marché et trouver des alternatives. Interview de l’un des deux codirecteurs de l’étude, Rafael Lalive, professeur d’économie appliquée et d’économétrie à l’Université de Lausanne (UNIL).

Lien vers l’outil d’évaluation

Quelle était l’intention de départ de cette étude, intitulée «Robots, jobs, and resilience»?

Rafael Lalive: Cette étude nous a été suggérée par Isabelle Chappuis, directrice du Futures Lab (UNIL), centre de recherche sur les «futurs positifs»: Il s’agit d’essayer de prévoir le futur, d’anticiper les problèmes et d’offrir des solutions. Nous avons d’abord tenté de chiffrer l’étendue des emplois risquant d’être automatisés ou robotisés dans un proche avenir, pour ensuite offrir des suggestions de reconversions professionnelles.

Vous avez établi une cartographie inédite des métiers, d’«acteur» à «zoologiste»… en comparant les capacités humaines et robotiques requises pour des centaines d’emplois. Quelles sont vos conclusions?

Nous nous sommes basés sur des données du marché de l’emploi aux Etats-Unis, de la main-d’œuvre américaine, des salaires, de l’industrie, de la robotique et du niveau de développement technologique des robots, ce que l’on appelle le «niveau de maturité technologique» (NMT), nécessaire à la productivité. Les robots effectuent déjà de nombreuses activités de manipulation, perception, détection ou d’interaction avec les humains. Certaines activités sont déjà effectuées en partie par des machines, dans la plupart des professions. Leur probabilité d’automatisation future est de l’ordre de 43 à 78% en moyenne, avec un niveau d’efficience approchant celui de l’humain. C’est un défi majeur pour notre société. D’où l’importance de mener cette étude de prospective, et de formuler des solutions.

Des activités de service sont déjà remplacées par des robots logiciels. Pour d’autres, qui nécessitent une haute précision, les machines surpassent l’humain. Quels sont les secteurs les plus menacés?

Sur une classification de 1000 emplois, les «physiciens» sont les moins susceptibles d’être remplacés par une machine, tandis que le personnel travaillant dans des abattoirs, au conditionnement et à l’emballage de viande, court le risque le plus élevé. D’une manière générale, les emplois dans l’industrie alimentaire, le bâtiment et l’entretien, la construction et l’extraction semblent être les plus exposés. Mais nous avons eu des surprises. Par exemple, le travail de mannequin est déjà en partie automatisé par des robots qui peuvent très bien se mouvoir, portant les vêtements à la mode. Ce risque ne concerne évidemment pas les top models, ni les mannequins célébrités!

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