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Religions

Un plaidoyer contre la «sexophobie» au sein de l’Eglise catholique

Dans un nouveau livre, le théologien italien Martin Lintner exhorte l’Eglise catholique à dépasser sa vision «hostile» de la sexualité. Il estime notamment que la morale sexuelle devrait prendre en considération les données scientifiques dans ce domaine.

Selon le théologien Martin Lintner, l’idée que le désir sexuel est en soi un péché remonte à saint Augustin. Chez lui, elle est directement liée à la chute de l’homme. Ici, Adam et Eve (ou La Chute de l’Homme) de Pierre Paul Rubens, vers 1628. © Musée du Prado/DR

12 janvier 2024 à 18:10

Temps de lecture : 1 min

Morale sexuelle » «Avec sa morale sexuelle rigide, l’Eglise a inutilement rendu la vie difficile à des personnes et les a plongées dans de graves problèmes de conscience», affirme Martin Lintner dans une interview au site allemand katholisch.de. Le théologien y explique les principaux arguments développés dans un récent livre1 sur l’«éthique de la relation» dans la perspective chrétienne.

«Dans mon ouvrage, je traite de manière complète et également critique de l’évolution de la morale sexuelle de l’Eglise. Je veux montrer pourquoi l’Eglise a souvent adopté une position si hostile à la sexualité et comment nous pouvons dépasser cette vision négative», assure-t-il.

Martin Lintner fait remonter cette «sexophobie» aux débuts du christianisme. «Les Pères de l’Eglise, c’est-à-dire principalement des clercs ou des religieux vivant dans le célibat, ont marqué la morale sexuelle de l’Eglise pendant des siècles, explique-t-il. L’idée que le désir sexuel est en soi un péché remonte à Augustin. Chez lui, elle est directement liée à la chute de l’homme.»

Bible mal interprétée

Pour le théologien moraliste italien, «l’institution servant à fonder une famille était, d’un point de vue juridique, le mariage, d’où l’exigence que les rapports sexuels soient exclusivement pratiqués au sein du mariage à des fins de procréation.»

Des considérations de droit naturel issues de courants philosophiques tels que le stoïcisme ont également joué un rôle dans ce domaine. «C’est pour cette raison que la masturbation ou les actes homosexuels ont été rejetés avec véhémence comme péchés. Car tout cela ne servirait pas à la procréation, mais à la recherche du plaisir.»

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