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Société

Que faire des «statues racistes» ?

Des chercheurs évoquent une dizaine d’options pour interroger notre passé colonial

Place Nova Fribourg, la plaque commémorative Photo Lib/Alain Wicht, Fribourg,le 01.07.2022Alain Wicht/Alain Wicht/La Liberté

7 juillet 2022 à 14:26

Temps de lecture : 1 min

Espace public » A Genève, une étude municipale et un rapport universitaire ont été publiés coup sur coup il y a peu, sur l’héritage raciste et colonial dans l’espace public. Comme ailleurs en Suisse, des monuments, bustes et autres noms de rues font l’objet de polémiques voire, d’actes de vandalisme. Or, «les positions extrêmes, manichéennes, ne mènent à rien», avertit Davide Rodogno, coauteur d’un état des lieux avec son collègue Mohamed-Mahmoud Ould Mohamedou, également professeur à l’Institut de hautes études internationales et du développement à Genève. Explications.

Quel était le principal objectif de votre étude, intitulée Temps, espaces et histoires?

Davide Rodogno: Elle a été commandée par la ville de Genève pour contribuer à un travail de réflexion entamé dès 2020 par les autorités, en collaboration avec des organisations de la société civile. Notre idée avec mon collègue Mahmoud Mohamedou était de fournir une «photographie» des monuments et statues les plus problématiques, de manière clinique et en apportant le background nécessaire, la contextualisation historique.

On y découvre que l’ancien président américain Woodrow Wilson (en fonction de 1913 à 1921), à l’origine de la Société des Nations – SdN, préfigurant l’ONU – et de son installation à Genève en 1920, défendait la suprématie blanche et le Ku Klux Klan. Son nom a été donné en 1924 au quai et au Palais Wilson, qui abrite désormais le Haut-Commissariat aux droits de l’homme (HCDH). Paradoxal?

Nous avons procédé par comparaison, en tenant compte de la diversité des cas. Le but n’était pas de prendre une décision. En juin 2020 aux Etats-Unis, des Universités comme celle de Princeton (New Jersey, ndlr) ont choisi de supprimer le nom de Wilson de certains de leurs bâtiments. A Genève, une pétition a été mise en ligne en juillet 2020 pour demander de «renommer les monuments genevois qui honorent Woodrow Wilson, un raciste notoire». Nous avons ici un très bon exemple, qui devrait plutôt appeler à la nuance et au sens de la retenue, au lieu de verser dans des positions extrêmes: «ignorer le problème», ou au contraire «déboulonner des statues».

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