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Société

«Petite, j’étais maladivement timide»

Estelle Leyrolles dirige l’Ecole des métiers. Elle est aussi une ancienne basketteuse


24 janvier 2021 à 17:48

Temps de lecture : 1 min

Fribourg » Elle n’a pas l’air comme ça, derrière son ordinateur, mais Estelle Leyrolles est du genre à prendre de la hauteur. Il faut dire qu’elle a depuis bien longtemps dépassé les 180 centimètres. Mais ce n’est pas tant la taille qui est imposante chez cette Française d’origine. Directrice depuis un an et demi de l’Ecole des métiers Fribourg, elle en jette d’abord et surtout par son parcours. Celui d’une femme, ingénieure inépuisable, qui a notamment œuvré pour Airbus. Ancienne basketteuse et aujourd’hui coach d’une équipe de deux garçons à domicile, madame la directrice n’a jamais pensé que son genre pouvait être un obstacle. Bien au contraire! Une liberté qui fait du bien.

Famille

Née le 20 avril 1971 à Toulouse en France. Sa mère, Geneviève, était proviseure de lycée. Son père, Jacques, enseignant en électronique. Un frère aîné. Deux garçons: Robin, 20 ans et Aloys, 16 ans. Habite à Granges-Paccot. En Suisse depuis 2005.

Formation

Master en physique. Ecole d’ingénieurs en électronique. A travaillé pour Airbus et Meggitt, entre autres. Doyenne de 2013 à 2019 de la section industrie de l’Ecole des métiers qu’elle dirige depuis septembre 2019.

Hobbies

Le sport et la culture. Et les amis!

Estelle, comment se passe votre vie de directrice de l’Ecole des métiers depuis un an et demi?

Disons que je n’ai pas vu le temps passer… Les événements ont été tellement nombreux. Il y a eu des incertitudes et des challenges. Nous avons fait des sauts quantiques en matière de formation en passant du quasiment tout papier au tout numérique. Et cette bascule s’est faite en une semaine! J’y ai pris beaucoup de plaisir mais c’était sportif! Cela nous a fortement dynamisés et c’est très positif. Je suis très fière de faire partie de cette entité. Je travaille avec une équipe formidable!

Qu’est-ce qui vous a motivée à embrasser une carrière technique? Le fait que votre père soit lui-même spécialisé dans l’électronique?

J’ai effectué toute ma formation dans des classes scientifiques, je suis plutôt une matheuse. J’aimais aussi beaucoup la physique. Et puis, j’ai fait du basket à un haut niveau en même temps que mes études. Arrivée à un certain âge, j’ai opté pour l’électronique et, étant donné que je ne voulais pas faire de la recherche fondamentale mais travailler dans un domaine plus concret, je me suis dirigée vers une école d’ingénieurs.

Vous avez toujours évolué dans des domaines plutôt masculins, notamment dans l’industrie et c’est encore le cas à l’Ecole des métiers, comment cela s’est-il passé?

Ça a toujours été facile. Il est vrai que lorsqu’on est une femme dans un univers masculin, il faut peut-être davantage faire ses preuves. Mais l’inverse est vrai aussi! Mes homologues masculins doivent aussi faire leurs preuves dans un monde plus féminin. Je pense que j’avais les armes pour le faire, mes parents me les ont données pour arriver à naviguer dans cet univers masculin. Je suis la seule fille de ma famille, j’étais aussi très sportive, j’ai d’abord fait du football car j’aimais ça. Ma mère et ma grand-mère m’ont aussi souvent dit que je devais assurer mes arrières, faire des études, réussir, faire quelque chose de ma vie, etc. Ce discours positif consistant à affirmer qu’en tant que jeune femme, je pouvais faire ce que je voulais, m’a influencée. Je me suis donné les moyens d’être libre. Je sais aussi que le fait d’être une femme, dans ma carrière en tout cas dans l’industrie, m’a offert des opportunités que des collègues masculins, avec les mêmes compétences, n’ont peut-être pas eues.

Vous n’avez donc jamais eu droit à des remarques liées à votre genre?

Non. En revanche, j’en ai connu qui étaient plutôt liées à ma condition de mère… Le fait de faire une carrière à 100% alors que j’avais des enfants en bas âge. J’ai connu cela avec ma mère qui a toujours travaillé à temps complet. Avec mon mari, du moment où nous étions bien dans nos fonctions et nos vies respectives, nous trouvions que le fait que nos enfants soient gardés par d’autres pouvait aussi être enrichissant. Nous avons jonglé sur cet équilibre personnel, ça n’a pas toujours été de tout repos. C’est un choix très personnel. Mais je pense qu’à partir du moment où les parents sont heureux, les enfants le sont aussi.

Voilà quinze ans que vous êtes en Suisse. Vous êtes-vous bien adaptée à votre vie d’expatriée?

Nous avons récemment obtenu la nationalité suisse et nous sommes très bien intégrés. Nous avons été très bien accueillis. Mes deux garçons disent d’ailleurs qu’ils sont de Fribourg. Mon réseau, mes amis sont ici aujourd’hui.

Vous vous sentez Fribourgeoise?

Ah oui, par certains aspects. J’ai notamment intégré certaines expressions bien fribourgeoises. Quand je parle, par exemple, de la mère d’une personne, je dis la mère «à» tel ou tel et non pas la mère «de» tel ou tel. J’utilise aussi parfois le mot «poutzer» au lieu de «nettoyer». Mais bon, je n’ai pas perdu mon accent du Sud (elle rit).

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