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De l’arabe dans le vocabulaire

Page Jeunes - Argot • Si les jeunes ont de tout temps utilisé un langage crypté pour leurs aînés, celui des adolescents de 2015 intègre de nombreux mots issus de l’arabe. Décryptage.


19 octobre 2015 à 17:45

«J’ai le seum, c’est trop le hèbs ici!», pourrait-on entendre en passant devant une école. Et en dépit des apparences, c’est bel et bien du français, à la différence près que cet argot moderne a intégré pléthore de nouveaux mots issus de l’arabe. Pour de jeunes Fribourgeois comme Joël Mfulutoma, 21 ans, cet idiome n’a plus de secrets: «J’utilise des expressions tirées de l’arabe tous les jours. Pour moi, elles sont devenues des codes, des signes d’appartenance à un groupe.»

C’est dans le cadre de ces groupes que ces expressions sont le plus utilisées: «Je ne dirai «wallah» qu’entouré de personnes comprenant la signification de ce mot», explique Joël Mfulutoma. L’utilisation de mots arabes est ainsi un phénomène qui se propage par cercles d’amis, et c’est d’autant plus sensible si on y trouve des jeunes d’origine arabe, comme le constate Yamile Caceres, étudiante en français à l’Université de Fribourg: «On retrouve davantage d’arabismes chez des personnes qui sont souvent confrontées à la langue arabe, soit parce qu’elles sont elles-mêmes Arabes et qu’elles imprègnent le français de leur langue maternelle, soit parce qu’il s’agit de proches.»

Dans les grandes villes

Doit-on ne pas se sentir dans le coup si l’on n’a jamais entendu de pareilles expressions? Pas forcément, comme l’explique Yamile Caceres: «C’est un phénomène dont les dimensions sont difficiles à estimer si l’on vit dans une petite ville. Les jeunes des grandes métropoles y sont beaucoup plus sensibles puisque la densité des communautés arabes y est plus forte.» Et au premier rang des grandes métropoles, on trouve sans surprise Paris. «Paris a toujours été un pôle d’émission de la langue française. Il suffit qu’un rappeur parisien utilise une expression nouvelle pour qu’un jeune Fribourgeois se l’approprie à son tour», retrace Morgane Remy, également étudiante en français à l’Université de Fribourg.

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