Cuisine » Et si vous mangiez votre sapin de Noël? L’idée semble complètement farfelue, quand bien même la cueillette et l’utilisation des arbres ont gagné leurs lettres de noblesse dans certaines des tables les plus ambitieuses au monde. Julia Georgallis ne dirige pas un restaurant étoilé. Ça ne l’a pas empêchée de développer à partir de 2015 des recettes à base d’épines de pin, d’épicéa et de sapin. Le livre de la boulangère britannique, Comment j’ai mangé mon sapin de Noël, vient de paraître aux éditions du Rouergue.
Qu’est-ce qui vous a pris de vous mettre à cuisiner des sapins de Noël?
En fin d’année 2015, j’ai lancé un supper club à Londres avec une amie (une soirée dans un lieu souvent inattendu au cours de laquelle les clients mangent un menu fixe et socialisent, ndlr). Nous voulions expérimenter autour de la notion de déchets, et il n’y a pas de déchets plus emblématiques que les arbres de Noël à cette époque de l’année, en décembre et janvier. Après les fêtes, on en jette des tonnes, ils finissent dans la rue. D’où l’idée de les cuisiner. J’ai fait ces supper clubs plusieurs années de suite, jusqu’à la pandémie, et j’en ai tiré de très belles choses. J’avais envie de partager ces recettes avec davantage de personnes.
Le message de votre livre, c’est donc un message anti-gaspi?
Je ne pense pas que les arbres de Noël soient le seul problème des fêtes de fin d’année, ni même le principal. D’un autre côté, je ne veux pas moraliser les gens, ruiner leur Noël. Le sapin, c’est quelque chose de très symbolique, auquel on est particulièrement attaché. Le manger, cela nous permet d’y réfléchir différemment.