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Société

Littérature jeunesse. «L’histoire naît par le dessin»

Qu’est-ce qui fait un bon livre pour enfants? Interview d’Anne Crausaz, présente à Rue ce week-end


2 octobre 2023 à 12:05

Temps de lecture : 1 min

Jeunesse » Avant de dessiner des histoires pour les petits, Anne Crausaz menait une carrière de graphiste, elle qui est diplômée de l’Ecole cantonale d’art de Lausanne (ECAL). «Mais je m’étais toujours dit qu’un jour je ferais un livre pour enfants.» L’envie remonte à loin: petite, elle illustrait des calendriers de l’Avent pour ses camarades. Finalement, «tout se met en mouvement» à l’arrivée de son fils et la Lausannoise sort son premier album lorsque celui-ci est âgé de quatre ans, en 2007. Depuis, elle raconte notamment les épopées de son escargot Raymond dans des livres qui paraissent principalement aux Editions MeMo. Persuadée que la littérature enfantine développe l’imaginaire, contribue à se poser des questions et à se forger son propre avis, l’illustratrice sera présente au festival Les mots-clés à molette, ce week-end, à Rue (lire ci-dessous).

Qu’est-ce qui fait un bon livre pour enfants?

Anne Crausaz: Cela peut être beaucoup de choses, mais peut-être pas un livre «médicament» qui répond à des questions très pragmatiques et donne la recette miracle pour ne plus faire pipi au lit ou pour gérer la séparation des parents, par exemple. Il s’agit plutôt de suggérer et d’attiser l’imaginaire. Ça peut être des histoires très simples, universelles, de la vie quotidienne. Un livre qui ouvre des possibles, au lieu de refermer.

Vous avez publié plus d’une vingtaine d’albums. Où trouvez-vous l’inspiration?

C’est souvent quand je ne fais pas grand-chose, quand j’ai l’esprit libre pour laisser venir les idées: en voiture, en regardant le paysage défiler, en marchant, en mouvement. C’est aussi le cas lorsque je sors de mon domaine et que j’observe d’autres domaines artistiques. D’ailleurs, je suis persuadée qu’un bon livre, c’est aussi lorsque les disciplines se croisent – quand un designer ou un artiste fait un livre pour enfants.

Comment construisez-vous un projet de livre?

L’histoire naît par le dessin. Je fais beaucoup de petites maquettes, de petits croquis sous forme de mini-livres, que je feuillette, et qui me permettent d’aller plus loin et d’y ajouter du texte. Je dessine des histoires plutôt que de les écrire.

Que faut-il prendre en compte lorsqu’on écrit pour les enfants?

On ne sait pas vraiment ce qu’ils voudraient, mais on sait qu’ils sont attirés par des choses très pétantes. Est-ce qu’on écrit et illustre pour faire plaisir aux enfants? Je préfère les amener dans mon monde. A l’époque, mon fils me demandait bien des livres Pokémon… (elle sourit). A mon avis, on peut jouer avec les deux. Et puis, on peut parler d’absolument tous les sujets.

Mes livres sont peu bavards, car j’estime que c’est important d’aller à l’essentiel. Parfois les maisons d’édition me disent que j’utilise des mots trop compliqués. Souvent je suis d’accord, mais les enfants n’ont pas besoin de tout comprendre. Dans mon livre Qui a mangé? c’est assez flagrant avec l’utilisation du mot chicorée. Il est suggéré par le mot salade qui intervient avant. C’est un jeu entre le connu et l’inconnu.

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