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Les horloges folles de Claude Rollinet

Claude Rollinet s’est mis à créer des horloges à la retraite. Rencontre avec un inventeur passionné

invité du lundi Claude Rollinet, artiste Photo Lib/Alain Wicht, Fribourg, le 14.06.2021Alain Wicht/Alain Wicht/La Liberté

19 juin 2021 à 12:57

Fribourg » Certaines questions ont l’art de résumer toute une vie ou du moins une grande partie. A l’instar de celle posée par un gentil gérant d’une station-service demandant à Claude Rollinet, visiblement en pleine interview, ce qu’il a fait pour mériter ça. Artiste, vraiment? Mais quel genre? Voilà une question pertinente qui fait rire le septuagénaire. Artiste, Claude Rollinet l’est sans aucun doute. Sauf qu’il n’entre dans aucune case. D’abord parce que ce dessinateur en bâtiment a entamé sa carrière une fois devenu retraité. Ni peintre, ni sculpteur, l’homme est avant tout un constructeur. Un bâtisseur d’objets fous et improbables, principalement des horloges, qu’il expose mais… ne vend jamais! De quoi nourrir toujours et encore son imagination et son univers.

Famille

Né le 27 juin 1946. A grandi à Payerne. Son père était architecte et sa mère, mère au foyer. Deux sœurs. Marié à Béatrice. Une fille et un garçon. Habite à Fribourg.

Formation

Dessinateur en bâtiment. A travaillé comme indépendant dans les arts graphiques, a été maquettiste. A la retraite depuis 2010. Artiste depuis lors.

Hobbies

Moto et VTT.

 

Claude, vous êtes devenu artiste à 65 ans. Quel a été l’élément déclencheur?

J’ai commencé à la retraite, c’est rare. Au début, c’était pour m’occuper et puis je me suis rendu compte que c’était sans doute ce que j’aurais toujours aimé faire…

Pour quelles raisons ne pas avoir fait le pas plus tôt?

Je ne trouvais pas vraiment ce que je voulais faire. Je ne voulais pas peindre des tableaux car c’est faire comme un milliard d’autres personnes, ni réaliser des sculptures comme peut-être un demi-milliard de personnes.

Quelle est votre spécialité alors?

Je réalise des sculptures mécaniques grâce à un ordinateur et qui sont découpées avec un CNC (machine de découpe vectorielle pilotée). Ce que je fais est basé sur les horloges. Les premières horloges d’édifice pour être plus précis. Elles n’avaient que trois pignons, une aiguille et un contrepoids. Et cela depuis 1350. Ce mécanisme, en réalité assez simple, m’a intrigué car il est encore présent dans des montres. J’ai donc utilisé ce système en le développant pour mes œuvres. Il y a eu une horloge, construite entièrement à base de parquet avec des pignons carrés et ovales ainsi que des aiguilles qui ne donnent pas l’heure. Il y a aussi eu une horloge avec des panneaux de chantier. Mais tout ce que je fais est d’abord design avant d’être technique. J’ai aussi été invité dans des usines d’horlogerie, je pensais que j’allais être critiqué mais en fait, ça n’a pas été le cas.

«Tout ce que je fais est d’abord design avant d’être technique»

Claude Rollinet

D’où vous vient cet attrait pour les horloges?

C’est un peu le fruit du hasard. Qui est aussi lié à la mécanique et au design. Et ce qui est génial, c’est que ce thème peut être traité à l’infini et n’a jamais été vraiment exploité.

Le temps qui passe est aussi source, pour vous, de réflexion?

Le temps qui passe nourrit la réflexion. Les horloges sont aussi très didactiques mécaniquement. Lors des expositions, les visiteurs sont intrigués par leur fonctionnement.

Et la mécanique, c’est une passion?

Oui. Elle m’a toujours passionné. C’était inné. J’avais d’ailleurs fait un stage lorsque j’étais jeune mais je me suis plutôt orienté vers le dessin car mon père était architecte et il était prévu que je reprenne son bureau.

C’est un regret de ne pas avoir travaillé dans le domaine de la mécanique?

(Il hésite). C’est la grande question (et il rit). J’ai toujours eu un esprit créatif, un peu fou.

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