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Les anémones, ces «filles de l'air» qui libèrent le printemps


6 mars 2023 à 14:38

Jardinage

Désignée plante de l’année par l’association JardinSuisse, l’anémone tient son nom du grec anemos, «vent», en référence aux graines plumeuses qui se disséminent au premier courant d’air. On l’appelle aussi fille de l’air, et les Allemands la nomment Windröschen, ce qui signifie «rose du vent». Ces plantes herbacées vivaces, donc, font partie des renonculacées, famille réputée toxique. Cependant, personne n’aurait l’idée de boulotter leurs fleurs graciles. Passé ce petit coup de chaud, tout le reste n’est que du bonheur. En effet, le genre des anémones se décline en environ 120 espèces, majoritairement originaires de l’hémisphère Nord, toutes aussi intéressantes les unes que les autres. Elles ont une façon très élégante de danser au moindre souffle et paraissent fragiles alors qu’elles sont en réalité très robustes.

Les indigènes sans gêne

Même si ce n’est pas la plus précoce, commençons par la plus commune: l’anémone sylvie ou Anemone nemorosa. Elle émerge actuellement dans nos sous-bois de feuillus et colonise la litière forestière à l’aide de ses rhizomes souterrains et de ses graines. Son cycle végétatif précoce lui permet de profiter du soleil avant que les feuilles des arbres ne débourrent et n’obscurcissent le sol. Dans les forêts laissées naturelles quelques années, elle y forme un tapis vert surmonté de fleurs blanc rosé. Une fois que les arbres s’habillent, l’anémone sylvie termine sa fructification, puis disparaît jusqu’à la fin de l’hiver prochain. Cette anémone est donc l’alliée parfaite pour décorer le sol dénudé des haies caduques à un moment où il n’y a pas encore grand-chose qui pousse. Mais la plus précoce des émissaires du printemps est la petite anémone de Grèce (A. blanda), haute d’environ 10 cm. Ses fleurs sont naturellement d’un bleu éclatant et les variétés horticoles se déclinent en blanc, rose et violet. Elles forment aussi un tapis dense qui s’étalera avec les années si on laisse le sol tranquille. Ensuite, l’anémone sylvestre (A. sylvestris) fleurit blanc en mai pour atteindre 30 cm de hauteur. Egalement indigène et un peu plus petite, l’anémone jaune (A. ranunculoides) fleurit en avril-mai.

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