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Le «tourisme d’altitude» se développe à Londres

A Londres, dans le quartier de la City, on se divertit loin du sol et en embrassant la ville


François Tardin

François Tardin

19 septembre 2022 à 20:34

Architecture » «Vous avez le vertige? Ne vous en faites pas, une fois arrivés en haut, on ne le ressent pas du tout, la vue est imprenable sans avoir à se pencher. L’autre jour, une grand-mère de 81 ans a aussi hésité, elle est quand même montée. Tout s’est très bien passé.» A Londres, le Sky Garden (le jardin du ciel) représente un des nouveaux must de la City, quartier d’affaires bling-bling et centre de la finance internationale. Dans ce cœur historique de la capitale britannique, les tours de verre et d’acier se sont multipliées ces dix dernières années, rivalisant entre elles de leurs lignes élancées et improbables.

Celle du Sky Garden est située au 20, Fenchurch Street. Arrivé au pied de cet immeuble géant, il faut d’abord passer le service d’accueil et le portique de sécurité — risque d’attentats oblige. Puis un ascenseur vous expédie en 10 secondes au 35e étage. Là, vous accédez à un jardin suspendu, juché sur les trois derniers niveaux.

Convaincre les sceptiques

Expérience faite, le parcours végétalisé reste très limité. Comme un goût de prétexte… On ressort tout de même séduit par la promenade au milieu de ces quelques plantes vertes, plantées à 155 mètres du sol. Avec un bar et deux restaurants attenants, on peut venir prendre ici son breakfast sur fond de musique lounge, siroter un cocktail ou danser le soir aux sons des derniers DJ à la mode. Le tout avec vision panoramique à 360 degrés sur la mégapole, loin du vacarme et de l’agitation ambiante.

Un ascenseur vous expédie en 10 secondes au 35e étage

Les guides touristiques affirment que le Sky Garden, sixième plus haut building de la City, a convaincu même les Londoniens, sceptiques au départ. A son ouverture officielle en 2014, le bâtiment conçu d’après les plans de l’architecte uruguayen Rafael Viñoly avait été qualifié de «walkie talkie» en raison de sa forme, tout en longueur mais évasée à son sommet. Il a reçu en 2015 le prix humoristique – et peu convoité – de la plus mauvaise réalisation architecturale de l’année réalisée au Royaume-Uni: la Carbuncle Cup («trophée de la verrue»), décerné par le magazine Building Design. Mais depuis, les habitants se sont habitués. Quelques rues plus loin, un autre édifice baptisé «The Gherkin» («le cornichon») impose son allure de légume arrondi au 30, St. Mary Axe. Il culmine en neuvième position dans la liste des bâtiments les plus élevés de la capitale: 180 mètres pour 41 étages.

La «cité verticale»

De l’autre côté de la Tamise et visible partout à la ronde, «The Shard» (qui brille en effet de «l’éclat» de ses faces vitrées) bat pour sa part le record européen: 306 mètres et 73 étages. Il a été conçu par le célèbre architecte italien Renzo Piano, en collaboration avec l’ancien multimillionnaire anglais Irvine Sellar, ex-fortune du milieu de la mode et l’immobilier, décédé cinq ans après la construction du gratte-ciel en 2012. The Shard joue lui aussi la carte de l’ouverture au public et de la mixité: on y trouve des commerces, appartements, hôtel, restaurants… Ses concepteurs le défendent non seulement comme «un bâtiment iconique», mais encore comme le témoin d’une «nouvelle approche dans le développement du paysage urbain. Bureaux, résidences et espaces publics s’élancent vers une nouvelle dimension, celle du ciel. Bienvenue dans la Londres moderne, une cité verticale, celle où les gens peuvent vivre, travailler, se détendre.» D’autres commentateurs le trouvent plutôt élitiste: ses plateformes du 69e et 72e étages donnent sur un panorama aussi «époustouflant» que le prix d’accès.

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