L’art de la scène par la pratique

Technique de scène » Durement touchées par le Covid-19 et la fermeture des lieux culturels, les salles de concerts du pays ont été gentiment invitées à «se réinventer» durant cette pause forcée de leurs activités.

Sous l’impulsion de Fri-Son, les cinq clubs fribourgeois du High Five (Fri-Son, Le Nouveau Monde, Bad Bonn, Ebullition et La Spirale) ont déposé conjointement un projet de transformation qui a été accueilli favorablement par l’Etat de Fribourg. Ce projet pilote de formation de technicien s’est matérialisé à la fin du printemps grâce aux deniers étatiques et à une fondation privée.

Fri-Son reprend avec le certificat

Le projet comprend plusieurs modules et ateliers de formation aux métiers techniques. Un savoir-faire souvent acquis sur le tas au sein d’associations telles que Fri-Son, et qui était menacé de disparition par la pandémie. Interview avec Frank Bongni, professionnel formé à Fri-Son et actuellement responsable technique du festival Les Georges, entre autres. Il est l’une des chevilles ouvrières du projet avec Léa Romanens, secrétaire générale de Fri-Son, et Vincent Sudan, ingénieur du son notamment dans le club de la route de la Fonderie, à Fribourg.

Dans quel contexte cette formation a-t-elle été créée?

Frank Bongni: Durant la pandémie, la Confédération et l’Etat de Fribourg donnaient de l’argent pour des projets de transformation. L’idée pour nous était de tirer parti de cette situation particulière pour en tirer quelque chose de positif. Le projet est né à Fri-Son, mais toutes les plus grandes salles fribourgeoises telles que le Nouveau Monde, Ebullition, La Spirale et le Bad Bonn se sont rapidement associées.

La crainte était-elle qu’avec le Covid-19 et la fermeture des salles, le savoir-faire technique ne se perde?

A Fri-Son nous avions un système de formation interne aux métiers de la technique, mais il n’était pas du tout standardisé. C’est comme cela que j’ai personnellement commencé en 2004. Les anciens apprenaient le métier aux nouveaux, etc. Avec le Covid-19, il n’y avait plus de travail, et donc plus de possibilités de gagner de l’argent. De nombreux techniciens se sont reconvertis ou sont retournés à leur première formation. Et qui dit absence de concert dit aussi absence de possibilité de se former sur le tas… Donc nous étions un peu désœuvrés: le temps était très long. Nous avons profité de ces temps morts pour faire de la formation avec nos stagiaires, ce qui nous a donné l’impulsion pour aller plus loin dans cette démarche.