L’ambassadeur qui casse les clichés

Portrait » Un bâtiment cossu orné de drapeaux sur la devanture; un cortège de berlines de luxe qui converge vers l’entrée, puis cette voix off, qui ne manquera pas de rappeler des souvenirs aux enfants de la télé que vous êtes peut-être: «Les réceptions de l’ambassadeur sont réputées pour le bon goût du maître de maison.» Changement de décor, où l’on voit un gentleman en costume trois-pièces qui, déjà, semble avoir mis les invités dans sa poche. Sa botte secrète? Une pyramide de boules au chocolat habillées de papier doré.

Aussi charmant soit-il (certaines disent de lui qu’il a tout du gendre idéal), Yannick Roulin n’a rien à voir avec l’ambassadeur de la publicité, même s’il est ambassadeur lui-même, nommé en bonne et due forme par le Conseil fédéral en 2017, ce qui suffit à vous poser un homme. Comment l’appeler? Votre Excellence, à l’instar de ses homologues du Vatican? «Appelez-moi Yannick», tranche amicalement le Fribourgeois de 47 ans, assis à la table de sa salle à manger, une carafe d’eau devant lui. Et d’ajouter, amusé: «L’image de ces cocktails dans des salons feutrés date d’une époque révolue où l’ambassadeur recevait tous les trois mois par courrier les instructions de la capitale. Avec les moyens de communication actuels, tout est beaucoup plus rapide et le métier exige d’être souple, ouvert et dynamique. Les réceptions ont toujours lieu, mais souvent après le travail. Elles servent à soigner les contacts et à aborder certains sujets de manière informelle.»

Un nouveau défi

Parler avec Yannick Roulin est une invitation aux voyages et à l’imaginaire. Une invitation à l’humilité aussi, lui qui dit aimer courir et se ressourcer dans les montagnes et forêts de la Gruyère. Après avoir été en poste au Canada puis en Chine, on en reparlera, après avoir été représentant permanent adjoint de la Suisse auprès de l’ONU et des autres organisations internationales et chef de la division Etat hôte de la Mission suisse auprès de l’ONU et des organisations internationales à Genève, celui qui a grandi à Bulle, où il loue encore un modeste appartement, a choisi de relever un nouveau défi. Depuis le 1er juillet, n’est-il pas le directeur du Centre d’accueil de la Genève internationale (CAGI)?