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David Saltiel. «La plus grande difficulté aujourd’hui pour les hommes, c’est leur lien aux émotions»

Parce qu’apprendre à être un homme libéré de toute injonction n’est pas si évident que cela, David Saltiel vient en aide à ceux qui souhaitent ressentir et nommer leurs émotions.

David Saltiel débattra des masculinités lors d’un café scientifique de l’Université de Fribourg demain au Nouveau Monde. © Jean-Baptiste Morel

19 février 2024 à 14:40

Temps de lecture : 1 min

Vernis violet foncé sur les ongles, yeux soulignés au crayon et boucles d’oreilles. David Saltiel ne ressemble pas franchement à l’homme hétérosexuel lambda. Et ça tombe bien, parce que ce spécialiste en masculinités cherche à convaincre les hommes d’arrêter de se limiter et de s’écouter davantage: «Explorez ce qui vous rend heureux et ce qui vous fait du bien.» Le trentenaire a fondé Ouimen, une consultation en genres, inclusivité, sexualités et masculinités. Mercredi, il participera avec d’autres intervenants au café scientifique de l’Université de Fribourg intitulé «Tu seras un homme mon fils – mais comme tu voudras» pour débattre de l’identité masculine en 2024.

La masculinité est-elle vraiment en crise?

David Saltiel: J’aurais tendance à dire que non. Selon certaines personnes, notamment certains groupes masculinistes, les masculinités ont toujours été en crise et ça a toujours été compliqué d’être un homme. Mais c’est éviter le problème! Je vois cependant qu’il y a une nécessité de redéfinition et de nouvelle compréhension de ce que ça veut dire, aujourd’hui, d’être un homme.

Quels types de masculinités sont à l’œuvre aujourd’hui?

Les travaux du professeur Connell à ce propos sont très intéressants. Elle parle de masculinité hégémonique. Il s’agit de la masculinité liée à la virilité et à la domination dans nos sociétés. Mon travail aujourd’hui, c’est de donner de la place à d’autres formes de masculinités parce qu’il y a un problème systémique lié au patriarcat. Je m’adresse aux masculinités subordonnées – ces hommes qui ont envie de recréer des masculinités en dehors des injonctions normatives. Il existe aussi les masculinités complices: eux n’intègrent pas forcément beaucoup de comportements tirés de la masculinité hégémonique et de la virilité, mais vont quand même la propager par souci d’intégration ou d’appartenance.

En quoi le patriarcat dessert-il aussi les hommes?

Il véhicule beaucoup d’injonctions comme la performance, la compétition ou cette nécessité d’apporter une stabilité financière à sa famille. C’est une forme de douleur pour beaucoup aujourd’hui. La plus grande difficulté aujourd’hui pour les hommes, c’est leur lien aux émotions… «Sois fort et ne pleure pas» ne marche pas vraiment.

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