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Société

La décrue des vins de Bordeaux

La surproduction ou encore le «bordeaux bashing» minent de nombreux vignerons du Bordelais

FILE - This Sept. 4, 2012 file photo shows a worker collecting white grapes in the vineyards of the Chateau Haut Brion, a Premier Grand Cru des Graves, during the grape harvest in Pessac-Leognan, near Bordeaux, southwestern France.The grape harvest in the European Union has picked up from the extremely bad 2012 season but still left key wine regions like France's Bordeaux and Bourgogne struggling because of inclement weather. After several wine producing regions were left with the worst harvest in half a century last year, the European vintners want to regain global market share with a more bountiful harvest to serve clients as far as China and the United States.(AP Photo/Bob Edme, File)BOB EDME/KEYSTONE

Raphaël Kadishi

Raphaël Kadishi

9 janvier 2023 à 14:30

Temps de lecture : 1 min

Viticulture » «On ne peut plus rien pour vous!» Aurore Castagnet n’en a pas cru ses oreilles. A l’autre bout du fil, sa banquière la plantait sans ménagement cet automne, juste après les vendanges. «Depuis, je suis dans la m… », reconnaît cette vigneronne, cinquième génération d’un domaine familial qu’elle exploite avec son père. «La banque bouffe tout ce que je dépose sur le compte pour rembourser mes emprunts et m’empêche de fonctionner», résume-t-elle, illustrant la colère qui gagne les raisins du Bordelais.

«Le cas d’Aurore n’est pas isolé. Il y en a des centaines comme elle», prévient Didier Cousiney, porte-parole d’un collectif de vignerons bordelais qui tire la sonnette d’alarme depuis bientôt 20 ans. Il est jeune retraité et maire de la charmante commune du Pian-sur-Garonne. Un village d’un millier d’habitants situé au sud de Bordeaux, au cœur de magnifiques coteaux pentus qui contrastent avec les plaines habituelles du Bordelais. Des vignes qui ne font plus rêver, comme le prouve la décision de son fils un an avant son départ à la retraite. «Ton truc, ça ne m’intéresse plus.» «Moralement, physiquement et économiquement, je ne pouvais pas continuer à exploiter mes 35 hectares.» Didier Cousiney s’en est bien tiré. Il a vendu une partie de ses vignes et mis en location le reste. Mais il ne renonce pas à son combat pour autant. «On a les plus belles vignes de Gironde. C’est une fierté. Et comme je n’ai plus rien à perdre, je gueule.»

Crise de surproduction

Assis sous un portrait officiel d’Emmanuel Macron, il détaille son combat: permettre aux vignerons les plus âgés, soit près d’un tiers de l’appellation, de partir «dignement» en retraite. Et pour les générations suivantes, redonner au bordeaux son lustre d’antan.

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