Fête des mères
En hommage à toutes les façons d’être mère, quatres écrivaines réfléchissent et témoignent des moments où elles se sentent adéquates dans une société qui soumet les mamans à d’incessantes pressions.
A l’emporter
«On en a parlé par message vocal puis au téléphone, en trois fois, interrompues par le jardinage de son fils et le repas de ma fille. Elle et moi on fait le même métier: écrivaine. On essaie d’écrire de bons livres. D’être de bonnes mères. De faire tant d’autres choses de la bonne manière. Mais ça veut dire quoi ce «bon»? Lettre B: consonne que les enfants babillent et qui rebondit à tout bout de champ entre nos lèvres d’adultes, bisous, bravos. Je lui fais part de l’expression de Winnicott: «une mère suffisamment bonne». Quel que soit le sens qu’on lui donne, il y a là une injonction, une norme. Je dois interrompre la conversation parce que le repas est fini, ma fille fatiguée court le long de la route dominicale heureusement vide, elle veut mes bras.