Musique » C’est la grande révolution musicale du XXIe siècle. Née il y a 20 ans dans les traphouses d’Atlanta – des maisons abandonnées et utilisées par les dealers de crack pour cuisiner leur substance – qui lui ont donné leur nom, la musique trap fascine. D’abord sous-genre cru et synthétique du rap typique du sud des Etats-Unis, elle a peu à peu conquis la planète. Célébrée mais aussi stigmatisée et criminalisée, la trap fait aujourd’hui partie du vocabulaire musical du rap, de la pop et des musiques électroniques, des délires de Kanye West aux tubes fiévreux de Miley Cyrus en passant par les sucreries acidulées d’Ariana Grande ou les hymnes dancefloor de DJ Snake.
Etudiée dans les universités américaines, la trap est encore méconnue sous nos latitudes en dépit de son omniprésence sur les ondes. Mais plus pour longtemps… Grâce à une publication collaborative des Editions Divergences et d’Audimat, revue publiant des essais musicaux et sociaux. Dans Trap: rap, drogue, argent, survie, des auteurs décortiquent les rouages d’un style musical qui a poussé ses premiers cris dans la crasse et les vapeurs narcotiques avant de contaminer le grand public. On y trouve des traductions d’essais critiques anglophones (Forrest Stuart, ethnologue à Princeton, Jesse McCarthy, professeur d’études africaines-américaines à Harvard) ou des contributions hexagonales érudites (les journalistes Nicolas Pellion et Raphaël Da Cruz).